On embellit les façades du centre de la ville et on oublie carrément ces quartiers retirés où aucun responsable ne se rend. La vue générale des rues et artères du quartier Kebaïli, sis à Touzouz, donne une image peu flatteuse de ce pauvre quartier. Le visiteur qui se hasarderait à parcourir les rues et ruelles de ce quartier totalement délaissé remarquera l'état de délabrement humiliant dans lequel se trouve ce quartier. Les rues n'ont déjà pas de nom qui les mettrait en valeur, parce que dans la vie de tous les jours, c'est un décor navrant qu'elles offrent à la vue. La chaussée est complètement dégradée, avec d'énormes crevasses qui se transforment en flaques d'eau à la moindre pluie ou de fuite d'eau. Et les opérations de bitumage entamées ces derniers temps, pour rehausser l'image de certains tronçons, n'ont touché que quelques communes à travers la wilaya, et non ceux des plus anciens quartiers tels que Touzouz, Lachbours, Elkorti, Chouahines, Oghba, etc. Ces derniers ont été complètement ignorés par les responsables locaux. Les habitants se demandent pourquoi ces quartiers sont négligés par tous les élus qui se sont succédé. En effet, en sillonnant les artères principales de ces quartiers, on ne remarque que l'absence du bitume, des routes très poussiéreuses, défoncées ou en constante dégradation. On embellit les façades du centre de la ville et on oublie carrément ces quartiers retirés où aucun responsable ne se rend. Pis encore, quand les habitants de ces quartiers se plaignent, en interpellant l'un des élus, les services communaux envoient des agents pour colmater ces crevasses et autres trous avec du sable et un peu de gravier, ce qui, en réalité, n'est que du bricolage, alors qu'il faudrait effectuer des travaux de bitumage plus soutenus que ce colmatage qui ne tient pas longtemps et s'abîme dès que le vent se lève. A quelques endroits de ces ruelles et rues, l'éclairage public fait également défaut, le peu de lampadaires n'arrive pas à éclairer toutes les rues. A tel point qu'il n'est pas recommandé de s'y hasarder à la tombée de la nuit en raison des chiens errants. D'autre part, les résidents de ces quartiers interpellent les autorités locales et les services communaux, directement concernés par le problème, pour penser à remédier à cette carence. Ils se sont plaints à plusieurs reprises que les canalisations du réseau d'assainissement sont inexistantes au quartier Kebaïli, sis à Touzouz, où les citoyens sont contraints à creuser des fosses septiques à l'intérieur de leurs foyers, avec les déplorables conséquences qui en résultent dès que l'on veut nettoyer ces dernières, notamment les mauvaises odeurs qui en émanent et les risques d'asphyxie. Cette situation appelle donc une véritable prise en charge de ces voies urbaines et remet sur le tapis la sempiternelle question relative à la maintenance préventive du réseau routier urbain, particulièrement dans ces cités oubliées et à forte densité populaire. De plus, si on ajoute l'incivisme et les lacunes en matière d'enlèvement des ordures, la situation devient totalement insupportable pour les habitants de ces quartiers. Le constat est sans appel et fait l'unanimité : le cadre de vie ne cesse de se dégrader, et ce, de manière continue ces derniers mois. En somme, ces quartiers livrés à eux-mêmes, dont les rues et ruelles se croisent de manière hybride, requièrent un réexamen du plan urbain en matière de viabilisation. A. H. D.