L'unité du parti islamiste Ennahdha est menacée. Cette appréciation sort de la bouche de l'un des leaders du parti, Abdelfattah Mourou, le vice-président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Lors de l'émission hebdomadaire "A qui ose seulement" sur une chaîne de télévision privée, Mourou a expliqué les raisons de cette tendance à l'éventuelle "dislocation" de son parti qu'il a attribuée à la division des membres du Majless Ech-choura sur le soutien à accorder ou non au candidat à la présidentielle Moncef Marzouki. Finalement, le président du parti, cheikh Rached Ghannouchi, a pesé de tout son poids pour que cette instance donne libre cours aux sympathisants du parti à voter pour le candidat de leur choix. Cette absence de consigne de vote n'est pas pour plaire à certains membres influents du parti dont le démissionnaire Hamadi Jebali, associé aux faucons qui voient d'un mauvais œil l'élection de Béji Caïd Essebsi à la magistrature suprême. Une telle issue, estiment-ils, serait le prélude au "retour de la dictature et du despotisme". Ce n'est point l'avis du vice-président d'Ennahdha, Abdelfattah Mourou, qui considère qu'il s'agit là d'une "phobie" dont sont frappés certains membres du parti islamiste et que, de toutes les façons, il est tenu de respecter la neutralité annoncée, officiellement, par son parti vis-à-vis des deux candidats. Cependant, il n'a pas omis d'appeler Caïd Essebsi, au cas où il serait élu, à respecter son engagement envers le peuple tunisien. M. K.