Invité à prendre part à un cycle de formation au profit des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle, organisé au siège du quotidien Enasr, à Constantine, Jean-Jacques Jespers, ancien journaliste à la radio belge RTBF et actuel vice-président du conseil de déontologie journalistique belge, a indiqué, lors de son intervention, que "les médias d'aujourd'hui ne répondent, malheureusement, pas aux conditions requises par la déontologie". Le conférencier qui s'exprimait sur le thème "L'autorégulation, une réponse prometteuse aux défis actuels du journalisme ?" estime, en effet, que "l'information est un intérêt général lorsque celle ci apporte un savoir collectif ; elle sert à celui qui la reçoit, a contrario, la communication sert à celui qui la conçoit". Aussi, la mise en place d'un organe d'autorégulation en Algérie serait d'un grand apport dans la clarification des droits et des devoirs. En effet, l'autorégulation, selon Jean-Jacques Jespers, a pour objectifs de "garantir l'exercice par des tiers de droits fondamentaux, limiter l'emprise de l'Etat sur leur activité et protéger celle-ci contre des menaces potentielles ou réelles ou de l'opprobre social". Enfin, tout en estimant qu'il existe une réelle évolution de la presse algérienne, Jean-Jacques Jespers a, toutefois, émis le vœu que "celle-ci se professionnalise davantage". "1 400 cartes professionnelles délivrées d'ici quelques jours" En marge de la journée de formation à laquelle il a également pris part, le ministre de la communication, Hamid Grine, a animé, hier, une conférence de presse où il a révélé que la commission provisoire de délivrance de la carte professionnelle a établi, jusque-là, 800 cartes. Cette opération, rappelons-le, s'inscrit dans le cadre du programme de professionnalisation de la presse écrite et audiovisuelle lancé après l'adoption, en 2014, de la loi sur l'audiovisuel. "Nous atteindrons les 1 400 cartes professionnelles d'ici quelques jours", a, par ailleurs, indiqué le ministre. Tout en ajoutant que "celle-ci facilitera encore plus l'accès à l'information". En effet, une grande majorité de journalistes en Algérie, dont le nombre est estimé, selon le ministre de la communication, à environ 4 000, ne possède pas de carte professionnelle - même celle délivrée par les organes de presse. Aussi, font-ils face à d'énormes difficultés pour accéder à la source de l'information, ce qui donne parfois lieu à des supputations dans le traitement de l'information. L. N.