Il a eu maille à partir avec l'administration des Douanes et à maintes reprises pour de fausses déclarations à l'import. Il y a plus d'une semaine, les éléments de la brigade économique de la sûreté de wilaya de Constantine, agissant sur information, interpellaient le directeur général de la société de fabrication de produits électroménagers Beko Algérie pour possession illégale de la somme de 80 000 euros. Présenté devant le procureur, près le pôle judiciaire spécialisé de Constantine, Mohamed M., qui est un ressortissant tunisien établi en Algérie depuis plus de quinze ans, a été placé sous mandat de dépôt en attendant de comparaître devant un tribunal pour blanchiment d'argent et transfert illicite de devises, comme l'affirment des sources proches dudit pôle judiciaire spécialisé. Cette affaire n'est en fait qu'une exaction de plus à mettre à l'actif du directeur général de Beko Algérie, à en juger par le nombre de dossiers litigieux dans lesquels il est cité par les Douanes algériennes notamment. Mohamed M. n'a, en effet, jamais cessé d'enfreindre la loi et d'attenter à l'économie nationale, depuis qu'il est installé dans la région d'El-Tarf, dans le cadre des prétendues activités industrielles et commerciales du site d'Oum T'boul (El-Tarf). Il a eu maille à partir avec l'administration des Douanes et à maintes reprises pour de fausses déclarations à l'import. La dernière en date remonte au début de l'année 2014, lorsque la société de droit algérien Beko a tenté de flouer le fisc en déclarant comme neuve une chaîne de montage de téléviseurs LED qu'il affirmait avoir achetée au Japon pour un montant de 850 000 euros et qu'il l'avait fait transiter par l'entremise d'une entreprise tunisienne, la société Makci, dont le siège se trouve à Ben Arous et dont il est... le propriétaire. Intrigués par l'itinéraire peu habituel qu'a fait emprunter la société importatrice à cet équipement, au lieu de se le faire livrer directement en Algérie, les douaniers ont regardé de plus près celui-ci pour se rendre finalement compte qu'il s'agissait d'un matériel rafistolé que l'importateur voulait faire passer pour du neuf. Un expert agréé appelé à la rescousse devait constater la vétusté de la chaîne de montage de téléviseurs, confirmant ainsi les doutes des douaniers, lesquels se firent un devoir de procéder à la saisie de celle-ci avec une amende de 49 milliards de centimes et en transmettant le dossier en contentieux à la justice. Un dossier qui est du reste encore à l'instruction et pour lequel une seconde expertise a été requise, apprenons-nous auprès de l'instance judiciaire. Le directeur général de Beko Algérie vient pourtant de se relever d'une autre affaire de fausse déclaration en douane, qui lui a valu une amende d'un montant de 25 milliards de centimes. Ceci en plus de la saisie d'un lot de 180 conteneurs de climatiseurs entièrement assemblés et qu'il avait tenté de faire passer pour des kits d'assemblage en tant que collections CKD (Completely Knocked Down), pour éviter d'avoir à payer des droits de douane élevés tout en conservant la valeur ajoutée technologique. En novembre 2010, ce même dirigeant de Beko avait aussi été condamné à une peine de prison ferme pour son implication dans une affaire retentissante de faux et d'usage de faux, de connivence avec des responsables de l'ex-Edimco d'El-Kala. A. A.