Le mouvement antigaz de schiste, qui, hier, était à son 27e jour, se poursuit sur fond de contestation de certains militants du FLN. Ces derniers sont accusés de tenter des manœuvres pour casser le mouvement citoyen qui, malgré quelques tiraillements internes, résiste depuis bientôt un mois. Une marche a été spécialement organisée dans la matinée d'hier. La direction locale du vieux parti est déjà décriée par la grande majorité des citoyens, dès lors qu'elle a pris ses distances du front antigaz de schiste depuis son avènement. Elle l'est davantage ces deux derniers jours, se permettant de désigner, lundi dernier, une liste de soixante personnes pour rencontrer le wali, présent depuis dimanche à In-Salah, où il tente, toujours vainement, de désamorcer la situation. Cette "manœuvre" a été vivement dénoncée à l'occasion de la marche d'hier à laquelle ont pris part quelques milliers de personnes. Au moins la moitié des 60 personnes émargeant au FLN était au premier rang de cette marche qui a sillonné les principaux boulevards du centre-ville. "Nous ne reconnaissons pas ce parti et sommes innocents par rapport à sa manœuvre", ont martelé à l'occasion ceux que la direction de la kasma FLN d'In-Salah croyait acquis à sa cause. La kasma d'In-Salah est, depuis longtemps, dirigée par Ahmed Ba Brahim, un notable local décrié par les manifestants. Cela, avant de reprendre le slogan unifiant la population d'In-Salah : "Non au gaz de schiste !" Pendant ce temps, le wali, Mahmoud Djemaâ, présent depuis dimanche dans cette ville, fait montre d'une patience exemplaire et se dit "disposé" à rencontrer les représentants des citoyens, quel que soit leur rang social. La durée de son séjour est indéterminée. Sa mission est de convaincre les citoyens d'In-Salah à renoncer à la fronde généralisée, et permettre, du coup, à la ville de reprendre ses activités à l'arrêt depuis déjà plus de trois semaines. Ce qu'il n'a pas réussi lors d'une première rencontre, à son arrivée, dimanche dernier, avec les représentants de la société civile. Ses explications concernant la décision du gouvernement, exprimée par le Premier ministre, n'ont pas eu l'effet escompté. Selon lui, la décision d'arrêter le projet d'exploitation du gaz de schiste a été pourtant "clairement annoncée" par M. Sellal. À signaler qu'une deuxième marche a été organisée par les femmes d'In-Salah, dans l'après-midi d'hier, alors qu'un appel est déjà lancé sur les réseaux sociaux, notamment sur la page facebook Sun&Power In-Salah pour l'organisation d'une grande marche, samedi prochain, coïncidant avec la clôture d'un mois de protestation. F. A.