Les travailleurs ont protesté contre le retard dans le paiement des salaires. “Tous les départs seront retardés pour une durée indéterminée”, a annoncé une voix féminine à travers le haut-parleur de la gare Agha (Alger) aux voyageurs qui commençaient à s'impatienter sur le quai. Ce dimanche, les trains étaient immobilisés. Ce n'est pas un signe de quelque perturbation du trafic ferroviaire au niveau d'El-Hamma, comme ont tenté de nous le faire croire, hier, certains membres du syndicat national, mais une protestation d'une journée à laquelle a appelé la section syndicale du dépôt d'Alger. C'est en fait la section “locomotive” composée de 600 travailleurs de la maintenance et des mécaniciens. Ils protestent contre le retard qu'a mis la direction dans le virement de leur paye. "On est le 5 décembre (hier) et on n'a encore rien perçu. Les locomotives seront immobilisées jusqu'à demain matin” (aujourd'hui), nous dira un membre de la section syndicale du dépôt, soucieux surtout de respecter la loi consacrant le droit de grève. “Nous n'observons qu'une seule journée de protestation”, ajoutera un de ses collègues qui s'apprêtait à partir à la maison chercher la modique somme de 50 000 da de ses économies pour la partager avec ses compagnons qui n'ont même pas de quoi se payer un sandwich. Ces syndicalistes ont été obligés de nous recevoir à l'extérieur de leur bureau situé à El-Hamma. C'est sur le trottoir de la rue Hassiba-Ben-Bouali que le secrétaire à l'organique nous a livré le contenu de la revendication des travailleurs du dépôt. Le préposé à la sécurité a refusé de laisser les gens de la presse accéder au site. Il a reçu “des instructions fermes de la direction générale”. K. D.