Nous avons suivi avec beaucoup de stupéfaction et d'amertume la charge de haine de Djanina Messali, les inepties de Mahdia Ben Bella et la déclaration du procureur de Sidi M'hamed qui s'est, une première dans les annales, autosaisi pour "défendre la mémoire" d'un Messali El Hadj que les différents textes de la révolution désignent comme traître et d'un Ben Bella, premier putschiste de la République algérienne, homme de consensus entre l'Egypte et la France coloniale, qui, au crépuscule de sa vie, a informé les Algériens qu'il est Marocain de père et de mère. L'auto-saisine de la justice qui n'a jamais eu lieu lorsque de nombreux pontes du régime ont commis des actes ignobles à l'égard de "vrais" révolutionnaires ou fait des déclarations, souvent de la même teneur que celles de Saïd Sadi, nous renseigne sur la volonté du régime en place à maintenir l'omerta sur notre passé. Ces réactions scandaleuses visant à prendre la défense d'un Messali condamné par le FLN de la guerre de libération (1954-1962), et d'un Ben Bella,lui-même redressé par un coup d'Etat de Boumediene, comme le mentionne "si bien" le site internet de la présidence de la République, interviennent à la suite d'une conférence donnée sur l'histoire de notre pays par Saïd Sadi. Ces réactions sont d'autant plus scandaleuses qu'elles répondent aux injonctions du président français, François Hollande, qui a fait applaudir, rappelons-le, les parlementaires algériens à la gloire de Messali El Hadj lors de sa dernière visite dans notre pays. Comme à quelque chose malheur est bon, nous pouvons estimer que ces réactions ont eu au moins le mérite de clarifier définitivement la ligne de démarcation entre les dignes héritiers de Novembre et de la Soummam et les fossoyeurs du destin national qui guettaient la fin de la guerre pour prendre le pouvoir et qui, 52 ans après l'indépendance, ne veulent toujours rien lâcher même en fauteuil roulant, dans l'incapacité d'adresser le moindre mot au peuple algérien. Les griefs retenus par le procureur de Sidi M'hamed, contre une personnalité politique algérienne dont le seul tort est de vouloir lancer un débat autant nécessaire qu'urgent sur la falsification de notre histoire, enfonce davantage la justice algérienne dans l'abîme. Faut-il rappeler que cette même justice n'a pas jugé utile de s'autosaisir pour élucider les assassinats commis contre des héros de notre guerre de libération, parmi eux Abane Ramdane, le colonel Chaâbani, le colonel Lotfi, Krim Belkacem, Mohammed Khider..., elle ne s'est pas autosaisie pour défendre la mémoire de Abane Ramdane lorsqu'il a été traité de traître par Ahmed Ben Bella ou encore pour éclairer le peuple sur l'un des crimes les plus ignobles de l'Algérie indépendante à savoir la honteuse séquestration des ossements de Si Amirouche et Si El Houes par Boumedienne, une justice qui n'a pas, non plus, jugé nécessaire de s'autosaisir sur les innombrables affaires de corruption qui touchent de hauts responsables de l'Etat. Plus récemment encore, cette même justice ne s'est pas autosaisie après l'appel au meurtre lancé contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud qui a été tout simplement invité par le ministre de cette même justice à déposer plainte s'il se sentait menacé !!! Nous sommes des jeunes Algériens qui vivons dans notre pays, qui n'avons pas vécu cette période de guerre et, aussi et surtout, qui n'avons pas l'accès facile aux vérités historiques dans un pays où la mémoire est confisquée et les repères brouillés. Malgré tout, nous savons, et nous n'avons pas le moindre doute là-dessus, que tous ceux qui viendront participer à l'entretien de la confusion générale trouveront le soutien indéfectible du système en place qui a réhabilité Messali et blanchi Ben Bella pour une seule et unique raison : leur appartenance à la tribu du clan au pouvoir. En tant que jeunes, nous avons baigné dans une école conçue comme un instrument au service de la propagande officielle au lieu d'être une base de l'émancipation citoyenne, une école où l'histoire de notre pays est taillée sur mesure au profit des squatteurs de la République, une école qui met en valeur le clan d'Oujda en glorifiant Boumediene, Boussouf, Ben Bella, Bouteflika...et où les noms de Lotfi, Ben M'Hidi, Ben Boulaid, Abane, Krim, Amirouche... ne sont évoqués que furtivement quand ils ne sont pas tout simplement ignorés ; cette école-là ne nous a jamais permis de connaître le contenu des textes fondateurs de l'Algérie. Enfin, cette école qui a de tout temps nié les fondements identitaires de l'Algérie ne peut pas être la nôtre. L'histoire de notre pays, nous l'avons découverte grâce à des femmes et des hommes qui, au prix de leur liberté, nous ont permis d'avoir une connaissance réelle de notre histoire et de découvrir la vérité qui nous habite aujourd'hui par rapport à notre passé. Parmi eux, Saïd Sadi. Saïd Sadi qui, n'en déplaise aux imposteurs de l'histoire, trouvera le soutien de la jeunesse algérienne qui aujourd'hui est de tous les combats. Ceux qui croyaient avoir gagné la bataille contre les Algériens restés dignes vont vite déchanter. Un groupe de jeunes Algériens de : Tizi Ouzou, Chlef, Sidi Bel-Abbès, Béjaïa, Alger, Tlemcen, Constantine, Bouira, Batna, Mascara, Sétif, Boumerdès, Ghardaïa et de l'émigration.