Après deux semaines de tractations pour faire valoir leurs revendications, notamment l'exercice du droit syndical, l'augmentation équitable des salaires et l'amélioration des conditions de restauration et d'hébergement en zones d'exploitation aurifère, les travailleurs de l'Enor (Entreprise nationale de l'exploitation des mines d'or) passent la vitesse supérieure et interpellent le wali de Tamanrasset. Dans une correspondance adressée également au délégué de la sûreté de wilaya, à l'inspection du travail et au secrétaire de l'UGTA à Tamanrasset, les travailleurs dénoncent les "agissements" de la direction régionale qui "manigancerait" pour reconduire les membres de l'ancien syndicat et comité de participations et ce, bien qu'ils soient sous contrôle judiciaire. "Cette loi est sciemment violée par la direction de l'Enor qui s'est arrogé le droit de verser la totalité des salaires aux personnes mises en cause, dont le nombre s'élève à 11, sans qu'il y ait une décision de justice définitive sanctionnant les poursuites requises à leur égard. Ces mêmes personnes, accusées de détournement de 170 milliards de centimes, se présentent tous les 15 jours devant le procureur près le pôle judiciaire de Ouargla au frais de cette entreprise déficitaire et dont la production est à l'arrêt depuis 2012", ajoutent-ils, faisant défiler des photos du matériel et des équipements de production abandonnés sur le site aurifère d'Amesmassa (500 km au sud de Tamanrasset). Les employés sollicitent l'intervention du premier magistrat de la wilaya afin de mettre un terme "aux agissements de certains responsables qui veulent, coûte que coûte, maintenir l'ancien syndicat en vue de cautionner la politique dépensière de l'entreprise au détriment de l'employé lambda. Au sein de la même entreprise, on a établi deux listes de candidats. L'une comprend 5 membres et l'autre 9. Ce n'est pas légal". Joint par téléphone, le directeur régional de l'Enor, Halaoua Fateh, dément formellement ces allégations et explique que l'élection du nouveau syndicat est supervisée par l'UGTA et que l'opération se déroule en bonne et due forme. "Le problème c'est qu'on veut imposer des candidats au mépris de la loi. Inadmissible. Il faut savoir que lorsqu'il existe, au sein d'un même organisme employeur, plusieurs lieux de travail distincts, comprenant chacun moins de 20 travailleurs, les travailleurs peuvent être affiliés au lieu de travail le plus proche ou regroupés pour leurs délégués du personnel. Ces derniers élus conformément à la réglementation en vigueur élisent en leur sein un comité de participation dont le nombre est déterminé dans les conditions fixées par le code du travail", a-t-il souligné. Pour ce qui est des employés mis sous contrôle judiciaire, il affirmera qu'en l'absence d'une notification judiciaire, l'entreprise ne peut prendre aucune mesure à leur encontre. Pour conclure, M. Halaoua invite ses détracteurs à présenter des preuves de toutes les révélations et les accusations mises au jour. R.K.