RESUME : Hamid se rend à la pharmacie et achète les médicaments. Il ne rentre pas à la maison. Les regrets le rongent. Il entre dans un bar et boit jusqu'à l'ivresse. C'est la police qui le ramène chez lui. Ses parents ne se sont pas couchés, inquiets à son sujet. Farida a une raison de plus de haïr sa belle-fille… - Je t'avais dit qu'elle avait une mauvaise influence sur lui, murmure Farida à son mari. Regarde-le, le pauvre ! J'ai de la peine pour lui ; si je le pouvais, je me débarrasserais d'elle définitivement. Elle est indigne de notre famille. - Un jour, il s'en rendra compte de lui-même, dit Boualem. Je vais lui faire du café, il en a besoin. Hamid est assis à même le sol au salon. Même saoul, il n'a rien oublié. L'alcool n'a pas atténué sa douleur. La colère gronde encore en lui, mais il se sent impuissant. - Je t'en veux à mort, tu sais ? crie-t-il à l'intention de sa mère. Tu fais tout pour compliquer les choses entre vous et ma femme, entre elle et moi. J'ai été bête de croire que tu nous laisserais tranquilles. - À t'écouter, je suis une vraie peste, réplique Farida en versant des larmes. C'est sur mon passage qu'elle a renversé de l'eau savonneuse ! Moi, je n'ai rien fait de tel. - Tu as fait pire, crie Hamid. Tu as mis la pression sur papa et sur le reste de la famille pour qu'ils n'aient pas de contact avec elle. Tu as peur de les voir sympathiser. - Que t'a-t-elle fait pour que tu sois aveugle ? Elle te tient en laisse. - Je l'aime. Je ne suis bien que près d'elle, répond le jeune homme. Depuis que vous êtes entrés dans notre vie, tout va de travers, tout… - Quoi que je puisse te dire, tu la vois blanche comme neige, même si tout à l'heure tu l'as vue telle quelle. Ce n'est pas moi, lui rappelle Farida, qui ai pris ta main pour la frapper. C'est venu de toi. Au plus profond de toi, tu savais qu'elle avait eu tort de s'en prendre à moi. - Je le regrette. Et tu ne peux imaginer à quel point. J'espère qu'elle acceptera de me pardonner, murmure-t-il en pleurant. Elle est tout pour moi, tout. - Dès que j'irais mieux, on s'en ira d'ici, promet Farida. Puisque ta vie est un enfer depuis qu'on est ici. Je te croyais respectueux et reconnaissant, poursuit-elle. Je me suis trompée. - Mais tu es à l'origine de tous nos problèmes. Je ne t'ai jamais manqué de respect et si j'avais été de nature ingrate, je ne vous aurais pas donné l'occasion de vous installer chez nous et dans notre vie. J'espérais tant. Je demandais trop. Hamid se lève et se traîne jusqu'à sa chambre. Les yeux encore pleins de larmes, il s'approche du lit et regarde Nawel dormir. - Je regrette. Je voudrais que tu saches que je t'aime comme un fou. J'ai peur de te perdre. Nawel est tirée des bras de Morphée par ces murmures. Elle est surprise de voir Hamid penché sur elle, le visage mouillé de larmes. L'odeur de l'alcool lui est désagréable et Nawel balaie l'air de la main. Lorsqu'elle réalise qu'il a bu, elle grimace. - Tu as osé entrer dans un bar ? Pourquoi ? - J'avais besoin de compagnie et de réconfort, dit-il. Après ce qui s'est passé ce soir, j'avais peur de te perdre. Nawel, est-ce que tu me pardonnes ? - On a tout le temps d'en reparler. J'ai encore mal à la tête. Je veux dormir… ce n'est pas encore le matin. En vérité, elle n'en a aucune envie. Elle pense à ce qui est arrivé. Elle a pris une décision. Dès qu'elle ira mieux, elle en fera part à Hamid… (À suivre) A. K. [email protected]