Au moment où l'ex-candidat malheureux à l'élection présidentielle a obtenu le fameux sésame pour la tenue du congrès constitutif de son parti, après plusieurs mois d'attente, l'Union démocratique et sociale (UDS) de l'ex-premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, attend toujours d'être autorisé à tenir son congrès. Initialement prévu pour le mois de mai 2014, le congrès de l'UDS, qui avait obtenu le récépissé de dépôt de dossier près d'une année auparavant (juillet 2013), n'a pas pu avoir lieu en dépit des demandes répétées du parti. Il faut dire que bien avant l'introduction de la demande pour la tenue du congrès, l'UDS s'est vu signifier dans plusieurs wilayas une fin de non-recevoir pour la tenue d'assemblées de militants. "Nous avons réuni toutes les conditions, mais nous avons été empêchés par l'administration. Le refus ne s'appuie sur aucune disposition de loi, ni ancrage juridique. C'est un blocage politique", soutient Karim Tabbou, joint hier par téléphone. Selon lui, son parti est "otage de quelques arrangements politiques entre le pouvoir et le FFS". "Le dossier de l'UDS a chevauché avec d'autres événements politiques marqués par des négociations souterraines entre le FFS et le pouvoir. Le dossier de l'UDS est otage de ces arrangements politiques", explique-t-il. Karim Tabbou ne s'explique toujours pas les raisons des atermoiements des autorités au moment où des "hors-la-loi", pour reprendre son expression, ont droit de cité, allusion à l'ex-chef de l'AIS dont l'organisation a tenu une université d'été, et lui-même reçu à la Présidence en qualité de personnalité nationale. "Nous considérons le droit de fonder un parti comme un droit. Nous avons compris que les droits méritent des luttes. Nous sommes dans un pays qui donne la prime à la violence", dit-il, avant de s'interroger : "Comment expliquer qu'une organisation terroriste hors-la-loi se voit propulsée au rang de partenaire politique ?" "Son chef est reçu à la Présidence pour des consultations sur les amendements de la loi fondamentale, alors que des cadres, des universitaires, connus pour leur engagement, se voient interdits de faire de la politique", déplore-t-il. Tout en se félicitant de l'arrivée sur la scène politique du parti de Benflis, susceptible, selon lui, "d'apporter du sang neuf pour le débat politique", Karim Tabbou rappelle avoir saisi le ministre de l'Intérieur, lequel l'avait assuré que le dossier de "son parti avance bien". "Mais depuis septembre dernier, on ne voit rien venir", affirme Tabbou, qui clame : "Je ne veux pas que l'UDS soit l'objet d'enchères politiques." K.K.