À l'Ouest, la mobilisation contre le gaz de schiste n'aura pas connu, hier, un engouement populaire. À Oran, la coordination locale du bureau de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) ainsi que des militants ont tenu à protester sur la place Port-Saïd, leur refus du projet de la fracturation hydraulique tout en soutenant la revendication de la population d'In-Salah de ratifier le moratoire pour l'arrêt de l'exploitation du gaz de schiste. Les protestataires ont également exprimé leur solidarité avec les militants qui œuvrent pour les droits des chômeurs et des personnes emprisonnées à Laghouat qui vont comparaître en appel le 11 mars prochain. Des slogans, tels que "Non au gaz de schiste", "In-Salah Algérienne", "In-Salah militante" et "Non à la répression", ont été scandés. Auparavant, vers 13h, des militants de certains partis de l'opposition se sont rassemblés sur la place du 1er-Novembre-1954 avant d'être dispersés au bout de 15 minutes par les services de police. À Tiaret, la marche, à laquelle avait appelé la Coordination pour les libertés démocratiques et la transition (CLTD), n'a trouvé aucun écho. Ainsi, la population, le mouvement associatif et les formations politiques se sont illustrés par leur mutisme. En revanche, une parade a été organisée à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la naissance de l'UGTA à laquelle a pris part, malgré la pluie, l'ensemble des institutions étatiques. À Sidi Bel-Abbès, ce sont près de 200 personnes, dont les représentants locaux des partis politiques tels le MSP, le RCD, El-Fadjr El-Djadid, le FJD, Ennahda, le Mouvement Islah et Talaiou Houriate qui ont répondu à l'appel de la CLTD en observant un sit-in de plus de 30 minutes sur la place du 1er-Novembre-1954 avant de se disperser à la mi-journée dans le calme. À Tlemcen, quelques dizaines de citoyens ont observé à 12h, un sit-in sur la place Emir-Abdelkader, au centre-ville. Brandissant des pancartes en langues nationale et française sur lesquelles on pouvait lire : "Non à l'exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays", les manifestants scandaient en même temps des mots d'ordre du genre : "Nous soutenons la démarche de nos frères à In-Salah." Encadrés par un important cordon de policiers stationnés dès le matin sur la place, les opposants au gaz de schiste se sont dispersés une heure après sans incident. À Chlef, et à défaut de marcher, l'opposition a créé sa propre coordination locale. C'est le président du bureau régional du RCD, Hocine Boughari, qui l'a annoncé. Selon lui, cette coordination, Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso), qui restera ouverte à d'autres formations politiques, compte actuellement outre le RCD, le MSP, le FJD, le Front Adala et Tenmia et des représentants de Benflis qui ont observé ensemble un sit-in devant le siège du RCD. K. R. I./R. S./A. B./B. A./A. C.