Fruit de deux années de travail et de consultations avec différents experts et professionnels de la santé, le Plan national cancer 2015-2019 a été présenté, hier à Blida, devant les représentants de nombreuses associations nationales engagées dans ce domaine précis par le professeur Messaoud Zitouni. Dans son exposé, Pr Zitouni a, de prime à bord, tenu à rappeler que le Plan national cancer est inspiré de deux rapports détaillés d'évaluation et du suivi de la situation sur le terrain, élaborés par des groupes d'experts respectivement en juin et en octobre 2013. L'objectif principal de ce désormais Plan national cancer, souligne l'homme de confiance de Bouteflika, est "la réduction de la mortalité et la morbidité par cancer et l'amélioration de la qualité de vie des malades pendant et après le traitement". Le Plan national cancer se veut ainsi comme "une nouvelle vision stratégique centrée sur le malade", comme mentionné dans le livret synthétisant ses grands axes, qui a été distribué, à cette occasion, aux représentants du mouvement associatif et des médias. Y sont fixés exactement huit "axes stratégiques qui ont été hiérarchisés selon un ordre prioritaire, avec, pour chaque axe, une cible principale ou focus". Ces axes stratégiques concernent, dans l'ordre : "L'amélioration de la prévention contre les facteurs de risque" ; "L'amélioration du diagnostic du cancer" ; "L'organisation de l'orientation, de l'accompagnement et du suivi du patient" ; "L'amélioration du dépistage de certains cancers" ; "La redynamisation du traitement" ; "Le développement du système d'information et de la communication sur les cancers" ; "Le renforcement de la formation et de la recherche sur les cancers" ; "Le renforcement des capacités du financement de la prise en charge des cancers". La réalisation de ces axes inscrits dans ce plan ambitieux, qui fixe, au moins, "19 objectifs" à atteindre pour remédier aux dysfonctionnements signalés sur le terrain, doit passer par la concrétisation de "60 actions" et de "239 mesures". Se référant à l'étude réalisée par des experts économistes, M. Zitouni indiquera que la prise en charge des cancers nécessitera une enveloppe financière moyenne de "200 milliards de dinars" sur l'échéancier de cinq ans fixé pour ce premier Plan national cancer. Le Pr Zitouni, qui reconnaît les dysfonctionnements relevés aussi bien par les professionnels de la santé que les associations, a informé que le Plan national cancer sera suivi et évalué cycliquement par le comité interprofessionnel déjà mis en place par le ministère de la Santé. Selon lui, une évaluation sera faite au moins une fois par semestre. "Il est nécessaire qu'au terme de l'année 2015, une première évaluation de ces mesures et actions soit réalisée : elle permettra d'apporter les correctifs éventuels et de préciser les objectifs à atteindre dans les quatre années suivantes", a-t-il insisté dans son plaidoyer pour ce Plan cancer présenté comme le prélude des réformes profondes de la politique globale de la santé publique. Ceci avant de nuancer : "Le Plan cancer n'est pas une recette magique, mais une construction humaine, laquelle est appelée à s'inscrire dans le processus d'aide à la décision." Il avoue que la concrétisation de ce projet d'envergure nécessite, néanmoins, "du temps et une mobilisation générale, constante et régulière de l'ensemble des acteurs". Intervenant lors des débats, les représentants du mouvement associatif n'ont pas manqué, de leur côté, de sérier les problèmes qui pénalisent toujours les patients atteints de cancer. Des manques de médicaments et d'équipements, notamment les appareils de radiothérapie, jusqu'aux pratiques bureaucratiques entravant sérieusement le long processus du traitement des cancéreux, les responsables des associations venus des quatre coins du pays ont dressé un tableau peu reluisant sur la situation affectant le système national de santé. Ils partagent tous un même souhait : "Que le présent Plan cancer soit concrétisé sur le terrain et pas seulement sur papier." Leurs doléances étaient adressées au Pr Zitouni et à la représentante du ministère invitée à cette occasion, mais aussi aux autorités locales, à leur tête le wali également présent dans la salle de l'école technique de Sonalgaz de Blida où s'est tenue cette rencontre pour le moins intéressante. À signaler que le Plan national cancer 2015-2019 sera présenté, le 14 mars prochain à Alger, aux professionnels de la santé. F .A.