Le beurre et l'argent du beurre ! Pouvoirs publics et clubs professionnels s'accordent à dire que les joueurs de football doivent payer moins d'impôts et cotiser encore moins auprès de la Cnas. 12 ou 15 fois le SNMG, qu'à cela ne tienne, le salaire forfaitaire devant servir de base pour le calcul de l'IRG et des cotisations sociales ne doit donc pas dépasser ce seuil maximal. Autrement dit, le salaire "parfait" et référentiel ne saurait dépasser les 27 millions de centimes. Soit un bon salaire d'un cadre supérieur dans une boîte privée sur le marché algérien du travail. Cependant, comparativement à la réalité des chiffres en matière salariale, il y a comme une volonté implicite de la part de l'état mais aussi des dirigeants des clubs de faire de la dissimulation fiscale un mode opératoire pour soi-disant huiler la machine du professionnalisme. à leurs yeux, pour les amener à dépenser moins en ces temps de crise et d'absence d'investisseurs, les clubs professionnels de football, déjà exonérés de l'IRG et de l'IBS jusqu'en 2020, dans le cadre du projet de loi de finances 2015, ont la liberté de payer un impôt presque symbolique. Jugez-en : avec des salaires qui frisent les 400 millions de centimes et dont la moyenne oscille entre 100 et 150 millions de centimes, payer un impôt sur la base d'un salaire forfaitaire de 27 millions de centimes au maximum ne reviendrait-il pas tout simplement à légaliser l'évasion fiscale dans le milieu du football ? Au moment où le pragmatisme économique dicte plutôt aux clubs d'aller vers une politique d'austérité, notamment dans le volet salarial, les pouvoirs publics incitent plutôt les dirigeants à se lancer dans la surenchère des salaires à coups de substantiels rabais fiscaux. Cela sans oublier bien sûr le manque à gagner occasionné en matière fiscale pour les caisses de l'état, alors que l'IRG des simples citoyens algériens ne baisse pas depuis belle lurette ! S. L. Lire le dossier