Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a convenu, hier à partir d'Oran, qu'il était urgent, aujourd'hui, "d'organiser et de lancer les soins ainsi que l'hospitalisation à domicile", une démarche qui s'est imposée dans le programme d'action 2015 de son département. Abdelmalek Boudiaf a présidé, au complexe touristique des Andalouses, les travaux d'un séminaire national sur "les urgences et l'hygiène hospitalière", regroupant les DSP, les directeurs d'établissement de santé des 48 wilayas du pays ainsi que plusieurs directeurs centraux de son ministère. Deux présentations sur l'expérience de soins à domicile ont été faites par les professeurs Kadri de l'EPH de Birtraria et Benali du CHU Oran, service oncologie, mettant en avant les atouts de cette formule de soins à apporter aux malades "comme alternative à l'hospitalisation classique alors que la société change avec le vieillissement de la population et l'accroissement des pathologies liées aux cancers, à la cardiologie", diront les intervenants. Si l'hospitalisation à domicile est un moyen de répondre aux besoins de malades en phase terminale, mais pas seulement, pour leur accompagnement, avec des soins palliatifs ou de réadaptations, c'est aussi un moyen de réduire les coûts d'hospitalisation de manière générale. Mais, aujourd'hui, le développement des soins et d'hospitalisation à domicile nécessite des moyens humains, des équipements, une organisation qui doivent être encadrés par un dispositif réglementaire. D'où la réaction du ministre souhaitant prioritairement l'encadrement réglementaire de ce type d'offres de soins et de mise en garde. "Il faut commencer à préparer ce cadre réglementaire pour que cela ne nous échappe pas comme par le passé avec les cliniques privées", dira le ministre. L'organisation des urgences est l'autre chantier qui a été débattu lors de ce séminaire, un projet ancien revenant systématiquement dans les débats. C'est le professeur Boubezari du CHU de Béjaïa qui soulignera tous les dysfonctionnements des urgences en Algérie avec "un manque de qualification des personnels soignants, une absence de hiérarchisation des soins et d'organisation entre les urgences et les autres services" mais surtout l'accueil déplorable des malades, expliquera l'orateur en disant que cette situation rend caducs tous les efforts financiers de l'Etat. D'ailleurs, tous admettrons que ce qui fait l'image de la santé ce sont les urgences et, à ce stade, l'image de la santé dans la population algérienne est des plus négative, acquiescera le ministre. Ce dernier, pour répondre aux besoins et enjeux de la santé, compte faire promulguer le plus rapidement la nouvelle loi sanitaire après sa présentation devant le gouvernement. En marge des travaux du séminaire, le ministre de la Santé réaffirmera qu'il n'y a plus de pénurie de médicaments et que cela relève de la responsabilité des gestionnaires des établissements d'établir leurs besoins et faire leur programmation. Plus loin, il démentira les chiffres rapportés par la presse sur la facture d'importation des médicaments qui n'a pas dépassé les deux milliards de dinars, dira-t-il. "Nous n'avons pas demandé aux laboratoires et aux importateurs de baisser les prix, c'est à partir d'un tableau comparatif des prix à l'échelle internationale que nous avons pu obtenir ce résultat". En matière de formation du personnel médical, le ministre reconnaîtra des manques comme souvent évoqués par les différents intervenants préconisant la formation continue pour remédier à cette situation. D. L.