Cinquieme chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria passe une mauvaise nuit, à tout remettre en question. Le matin, elle décide de ne pas partir au boulot. Le téléphone sonne aussitôt qu'elle l'a branché. Dahmane continue son harcèlement, lui rappelant qu'elle n'a personne pour la protéger. Maria a si peur qu'elle appelle la police... -Allez regarder par la fenêtre, lui dit l'opératrice. La voiture devrait être devant votre bâtiment ! Ne raccrochez pas ! Allez voir ! Maria pose le combiné et va à la fenêtre de la cuisine. Elle tire le rideau. Elle aperçoit la voiture de police garée en face. Deux policiers en sortent et se dirigent vers leur cage d'escalier. La jeune femme est soulagée. Elle s'empresse d'aller à la porte, prête à ouvrir dès qu'ils seraient à son palier. Maria ouvre avant qu'ils ne frappent. Mais il n'y a qu'un officier de police sur le seuil de sa porte. - Bonjour ! Vous êtes bien Maria "X" ? - Oui, souffle-t-elle. - Je peux entrer ? Ou voulez-vous qu'on discute ici ? - Non, non, répond-elle en s'effaçant pour le laisser entrer. Elle laisse la porte entrouverte puis le précède au salon. Elle reprend le téléphone. L'opératrice est toujours en ligne. - Ils sont là... merci ! Maria raccroche puis se tourne vers l'officier. - Vous avez appelé parce qu'on vous harcèle ? Depuis quand ? Est-ce que vous le connaissez ? - Oui, on travaille ensemble... Il a sorti un calepin. Il pose des questions précises auxquelles elle répond. Elle remarque qu'il ne prend pas note. - Vous le croyez capable d'attenter à votre personne ? Vous a-t-il agressé ?A-t-il tenté de vous toucher ? - Non mais il... Il a dit que je n'y échapperais pas, murmure-t-elle. Il sait que je suis seule, sans famille... J'ai peur pour moi, pour mon bébé ! - Et votre mari ? Maria secoue la tête. - Je vis seule. - Il ne vient pas voir son fils ?l'interroge l'officier en fronçant les sourcils. - Non...C'est mon enfant. Il n'a pas de père... L'officier toussote. - Et le vôtre? Votre famille ? poursuit-il avant de faire la moue. Ne me dites pas que vous êtes sans famille ! - On peut dire comme ça... Mon père nous a abandonnés ! Ma mère et ma sœur sont mortes depuis longtemps, confie-t-elle. Je me suis installée ici, depuis une année ! Je n'ai jamais eu de problèmes avec les voisins, avec les gens du quartier ! Cet imbécile de Dahmane n'accepte pas que je me refuse à lui ! - Il a dû voir un signe d'encouragement, non ? S'il est remonté contre vous, c'est que peut-être vous l'avez mené en bateau ? Maria devient blême de rage. Elle s'efforce à ne pas crier après lui. - Je vous ai appelé parce que j'ai peur de lui ! Et vous me parlez comme si j'étais coupable d'une mauvaise conduite ! Sachez que je n'ai rien fait, pour me retrouver dans cette situation ! Un cri aigu retentit dans la pièce du fond. Salem est en train de hurler. - C'est mon fils, dit-elle en passant devant l'officier, pour se rendre dans la chambre. Salem ! - Mamaaaaaaaa !Mamaaaa ! Salem est debout dans son lit, tendant les bras vers elle. Ses joues dégoulinent de larmes. Elle le prend et le sert contre son cœur, tout en tentant de le réconforter avec des mots d'amour qu'elle murmure à son oreille. Elle ne supporte pas de voir son fils pleurer. Salem renifle contre son épaule, encore secoué par les sanglots. - C'est pour lui que j'ai peur ! dit-elle à l'officier. S'il m'arrive malheur, il se retrouvera seul ! - Ne vous inquiétez pas ! Cela n'arrivera pas, répond-il, visiblement ému. Je m'excuse si je vous ai donné l'impression que je doutais de vous ! Une fois que vous l'aurez calmé, vous me donnerez tous les renseignements, pour vite le retrouver ! Je vous jure qu'après notre visite, s'il a un peu de cervelle, il n'osera plus vous approcher ! (À suivre) A. K.