Des dizaines de manifestants autochtones rejoints par des opposants venus d'In-Salah, Ouargla, Alger, Oum El-Bouaghi, Médéa, Khenchela et Tébessa... ont répondu présent à l'appel. Le sit-in pacifique antigaz de schiste, qui a eu lieu, jeudi matin à Batna, n'était pas le premier du genre. Plusieurs rassemblements similaires ont déjà été observés, toujours au même endroit, à savoir la place El-Houria, depuis que le projet controversé de l'extraction et de l'exploitation de cette énergie non conventionnelle a fait surface. Cependant, cette fois-ci, l'action a pris plus d'ampleur puisqu'elle a été d'envergure nationale. En effet, des dizaines de manifestants autochtones rejoints par des opposants venus d'In-Salah, Ouargla, Alger, Oum El-Bouaghi, Médéa, Khenchela et Tébessa... ont répondu présent à l'appel du Comité national antigaz de schiste représenté par le professeur Segni Laâdjal, spécialiste en biotechnologie et chimie verte, exerçant à l'université Kasdi-Merbah de Ouargla. D'autres personnalités connues pour leur opposition farouche à l'exploitation de cette énergie ont participé au nom du mouvement Rachad, du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, de Djabhat Errafdh (le front de refus), de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Ladh) et la Coordination nationale pour le changement pacifique. Elles ont réitéré leur refus de toute forme d'exploitation de gaz de schiste dans le sud du pays en vue de préserver l'avenir des générations futures. Par ailleurs, le Comité national antigaz de schiste a distribué un communiqué rappelant que la crise actuelle exige un effort national global et ordonné afin d'instaurer un système démocratique réel capable de sortir le peuple du cercle de la marginalisation et de l'exclusion, dans un cadre pacifique et civilisé, à travers une transition. Cette transition ne doit, en aucun cas, émaner d'une décision anarchique, unilatérale et isolée du mouvement social, explique le même communiqué, ajoutant que le traitement des crises du pays incombe à tous ses enfants. Une opinion partagée par les différents participants à la manifestation ayant décidé d'agir suite aux informations circulant, ces derniers jours, et selon lesquelles, les procédures préparatoires d'un point de fracturation hydraulique (un deuxième puits) situé à 25 km au sud d'In-Salah auraient été pratiquées par la société américaine Haliburton, et ce, malgré la contestation citoyenne jugeant le projet d'extraction et d'exploitation du gaz de schiste dangereux de par ses conséquences environnementales néfastes et définitives sur l'environnement, l'eau et la santé publique. Le rassemblement, qui n'a connu aucun débordement, s'est dispersé dans le calme. L. M.