La direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) vient de lancer une vaste opération de sensibilisation en direction des transports en commun. Selon une directive qui émane du DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, les 48 sûretés de wilaya ont tracé un programme qui s'étale sur plusieurs semaines afin de sensibiliser les conducteurs d'autobus, d'autant que le personnel conducteur rajeunit davantage, avec une moyenne d'âge de 26 ans. Hier, la sûreté de wilaya d'Alger a donné le coup d'envoi à travers un programme qui touche les 13 sûretés de daïra. Et pour illustrer des cas de figure du travail de proximité en direction de ces conducteurs qui sillonnent, à longueur de journée, le Grand-Alger, la sûreté de daïra (SD) de Draria a déployé toutes les unités et l'ensemble des sûretés urbaines pour réussir ce défi. Supervisée par le chef SD de Draria, Ramdane Louni, cette opération a nécessité de gros moyens humains et matériels. En ce sens, les policiers chargés de la voie publique, au même titre que les autres unités de la circonscription, ont été mobilisés pour la circonstance. À Oued Roumane, Draria, El-Achour, Baba Hassen, Douéra et autres Kheraïcia, les Tuniques bleues ont mis à contribution les enfants, en tenues de policiers soigneusement cousues, pour interpeller les conducteurs, mais aussi les passagers. "Quand des enfants vêtus de l'uniforme de la police distribuent des dépliants et des flyers aux conducteurs et aux voyageurs, le message passe plus vite. Car, les voyageurs ont leur part de responsabilité. Si un chauffeur de bus sort du cadre réglementaire, il est du devoir du passager de l'interpeller. À défaut de le dénoncer aux services de police", a expliqué Farid Nissas, responsable de la cellule d'écoute et de l'action préventive (Ceap) de Draria. Cet officier met en avant le travail de proximité qu'exécutent ses services à longueur d'année pour juguler ce fléau. Le constat établi, en 2014 à l'échelle nationale et faisant état de près de 700 accidents provoqués par les transports en commun, avec un bilan mitigé de 200 morts et 2 800 blessés, n'a pas laissé les services de la DGSN indifférents. Parmi les victimes vulnérables figurent des enfants en bas âge et des écoliers qui, à défaut de périmètres dédiés aux piétons, frôlent la mort matin, midi et soir pour rejoindre leur établissement scolaire et leur domicile. Cette approche préventive a permis aux services de la DGSN d'enclencher une opération nationale à même d'interpeller les consciences afin que cesse cette hécatombe sur nos routes. Malgré les dispositifs préventifs et dissuasifs de la DGSN, installés de jour comme de nuit sur la voie publique, les chauffards n'hésitent pas à appuyer sur le champignon pour... quelques dinars de plus. Le dernier accident survenu à Koléa et qui avait coûté la vie à trois enfants, sans compter les personnes blessées, illustre, à bien des égards, l'engagement des policiers à interpeller les conducteurs, souvent, excités par les énormes embouteillages, et qui provoquent l'irréparable. F. B.