L'Organisation nationale de la continuité des générations (ONCG) que préside le Dr Abdelatif Lahoual a organisé, en début de semaine, rue de Tripoli, à Hussein Dey, une conférence, à l'occasion du 70e anniversaire des manifestations de Ksar Chellala contre le colonialisme et surtout pour la libération de Messali Hadj. Encore une fois, le siège de l'ONCG s'est avéré trop exigu pour contenir une assistance venue de plusieurs wilayas. Dans son intervention, en ouverture de la conférence, le Dr Lahoual a rendu un hommage à Messali Hadj, "père fondateur du nationalisme algérien", et à tous les martyrs de la Révolution, appelant à l'unité et à la réconciliation nationale. L'historien Daho Djerbal, invité à prendre la parole, a estimé que l'histoire officielle n'a pas rendu justice aux moudjahidine messalistes puis a rappelé que les condamnés à mort du mouvement national n'ont été reconnu officiellement qu'en 1984. En parlant de Messali Hadj, l'historien rafraîchira la mémoire de l'assistance en rappelant qu'il a été le premier à réclamer l'indépendance de l'Algérie en 1927 et les militants messalistes les premiers à mener des actions armées à Alger. Pour sa part, Ali Agouni, un des derniers compagnons de Messali Hadj, toujours aussi passionné, a réclamé la réhabilitation du "père fondateur du nationalisme". Dans son intervention, il rappellera aussi les témoignages de certaines personnalités historiques, qui étaient opposées à Messali avant de lui rendre un hommage après l'indépendance. Il citera pêle-mêle Mohamed Boudiaf, Ahmed Ben Bella, Hocien Aït Ahmed, Krim Belkacem. Ce dernier, quelques mois avant sa mort, aurait envoyé une longue lettre à Messali Hadj que ce dernier avait lue devant les responsables du PPA présents. Ali Agouni s'arrêtera dans son intervention sur une date : 1927 à Bruxelles, lors du congrès pour la lutte anti-impérialiste. "Messali Hadj rompt le face-à-face avec l'Etat colonial et réclame, de manière publique et devant un parterre de personnalités, l'indépendance de l'Algérie et le retrait total des troupes d'occupation." Poursuivant l'évocation du combat de Messali, Ali Agouni s'arrêtera aussi sur la date de 1936. "Ce jour-là, raconte-t-il avec beaucoup d'émotion, au stade du Ruisseau, il avait prononcé sa célèbre phrase : ‘Cette terre bénie qui est la nôtre n'est pas à vendre ni à rattacher à personne. Cette terre a ses enfants, ses héritiers, ils sont vivants et ne veulent la donner à personne', c'est précisément pour cela que je suis venu assister au meeting au nom de l'Etoile nord-africaine, notre parti, votre parti." O. O.