De nombreux malades, qui devraient être opérés cette semaine à l'EHS cardio-pédiatrique de Drâa Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont décidé de rentrer chez eux, jeudi dernier, suite aux multiples dénonciations concernant l'état d'hygiène "lamentable" qui prévaut au niveau de cet important établissement de santé inauguré en 2014 par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avons-nous appris de sources médicales. Une situation de dégradation qui avait notamment fait réagir le personnel paramédical de cet hôpital, qui observe un mouvement de protestation depuis dimanche dernier. Ils ont refusé notamment de rejoindre les blocs opératoires afin de dénoncer l'absence totale d'asepsie. "Les blocs ne sont pas stérilisés depuis des mois. On se contente juste d'un coup de serpillère à l'eau de Javel, ce qui est très insuffisant pour tuer tous les germes", affirment les protestataires tout en soulignant "l'utilisation dangereuse et strictement interdite du formol pour la stérilisation des scies". Et de se demander pourquoi l'administration avait-elle fait appel à la Protection civile pour nettoyer les blocs opératoires. Dans un courrier adressé au ministère de la Santé, il est relevé que "3 chirurgiens, 3 cardiologues et 1 anesthésiste ont déjà quitté l'EHS alors que d'autres visent à quitter définitivement l'établissement", tout en informant que "le bloc opératoire n'est pas stérilisé depuis le départ de l'équipe du professeur Bourezag" et de se demander "qui va protéger le malade ?" Les protestataires dénoncent l'inertie de la directrice de l'établissement qui, selon eux, ne prend pas en considération les doléances du personnel paramédical et des praticiens du laboratoire qui "nécessite une hygiène et un entretien particulier". "Confier la gestion d'un de l'EHS de cardiologie et chirurgie cardiaque de DBK à une directrice âgée de 26 ans est vraiment aberrant", lit-on au final dans la lettre qui a été adressée au ministère de la Santé. K. T