Le bilan des violences contre les enfants donné par la DGSN donne froid dans le dos. Il est enregistré, rien que durant le 1er trismestre 2015, 1 281 victimes. Une conférence-débat a été organisée par l'Unicef et ses partenaires algériens, hier, au centre culturel de la Radio algérienne Aïssa-Messaoudi autour du thème "Enfance, zéro silence, zéro violence... Dites-le !" À l'occasion, la DGSN, représentée par Kheïra Messaoudène, a dressé un bilan des violences faites aux enfants au cours du 1er trimestre de l'année 2015. "Nous avons enregistré 1 281 victimes de toute forme de violence. La violence physique vient en première ligne avec 756 cas, puis la violence sexuelle avec 372 victimes recensées et, enfin, les mauvais traitements avec 124 cas. À cela s'ajoutent 20 cas d'enlèvements, 6 cas de coups et blessures ayant entraîné la mort et 3 victimes d'homicide volontaire", a-t-elle regretté. Des chiffres inquiétants, certes, mais qui sont, selon Kheïra Messaoudène, loin de la réalité, puisqu'"il existe des enfants qui souffrent en silence". C'est justement ce qui a poussé Thomas Davin, représentant de l'Unicef, à lancer cette campagne. D'après lui, "la plupart des violences n'ont pas été signalées". Tout en indiquant que "nous sommes là parce que la violence ne s'arrête pas, elle continue au quotidien et nous n'avons pas le droit de nous taire. Nous tous, les enfants qui en sont victimes, ainsi que les parents qui parfois sont témoins et parfois auteurs", a-t-il déploré.
Mme Aït Zaï du Ciddef a expliqué que cette campagne est axée sur "l'éducation, elle va peut-être à long terme changer les comportements. Et je crois que c'est ce qu'il faut retenir du lancement de la campagne, elle ne va pas s'arrêter à mi-chemin, c'est une campagne qui prendra des années jusqu'à ce qu'on éduque à la non-violence". Pour sa part, Fadila Boumendjel-Chitour, du réseau Wassila, a indiqué qu'en parler, c'est important, et écouter les victimes est fondamental, mais nous constatons quotidiennement qu'il y a une insuffisance des systèmes de protection. Toujours selon la représentante du réseau Wassila, c'est "un déficit de tous les professionnels et de tous les intervenants auprès des victimes de violence et, plus particulièrement, des enfants. Beaucoup d'intervenants sont mal formés". Pour conclure, elle a ajouté qu'"il n'y aura jamais de zéro violence, tant que l'homme est l'homme, mais justement parce qu'on prend conscience de ce que l'on porte en soi, il faut mettre des garde-fous, augmenter les systèmes de protection". Cet événement entre dans le cadre de la campagne lancée en 2013 avec pour tweet #stopviolence. Pour mener à bien cette campagne, des spots TV et radio et affiches ont été présentés au cours de la conférence, et qui seront également exploités pour mieux sensibiliser contre la violence faite aux enfants. Plusieurs partenaires institutionnels et de la société civile se sont présentés aux côtés de l'Unicef pour l'événement, à savoir la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), représentée par Kheïra Messaoudène, et la société civile représentée par la Fédération algérienne des personnes handicapées par Atika El-Maâmeri, le réseau Wassila par Fadila Boumendjel-Chitour, le réseau Nada par Abd El-Rahmane Arrar et le Ciddef par Nadia Aït Zaï. I.A. @ImeneAmokrane