Le lancement de cette campagne, qui s'étalera sur une année avec la participation d'acteurs institutionnels dont les ministères partenaires de l'Unicef (Justice et Solidarité nationale), la société civile (Scouts musulmans algériens, réseaux Nada et Wassila), le Centre de documentation CIDDEF, la Fédération des personnes handicapées, les médias et les enfants, a eu lieu à l'hôtel Hilton. Des débats autour de deux problématiques (violence domestique et sexuelle et violence à l'école) ont été menés en présence d'un grand nombre de panélistes. Avant l'entame des discussions, un spot sur les différentes violences menées contre les enfants, commenté par l'ambassadrice de l'Unicef en Algérie, Salima Souakri, a été diffusé. Son contenu a fait réagir le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, en disant, dans son allocution, que « ce spot me touche beaucoup car il montre comment ces violences sont faites à des enfants et comment on peut arrêter y mettre un terme. C'est une violence quotidienne visuelle mais qu'on voit plus, nous l'entendons plus. Cette violence n'est pas invisible mais le devient. Le droit de protection que nous devons aux enfants commence au sein de la famille et s'étend à la société ». Doria Merabtine de l'Unicef pour qui la violence est « une question importante », dira que « combattue de manière inégale, la violence est devenue sournoise et inquiétante d'où l'intérêt du lancement de cette initiative ». Pour la représentante du ministère de la Solidarité nationale, Khadidja Laaâdjel, « à la lecture des faits divers rapportés par les médias, nous sommes interpellés. Nous devons affiner l'approche. Qui sont les victimes, les conséquences de ce fait social qu'il faudra gérer avant qu'il ne se transforme et nous ne pourrons le maîtriser ? ». Abderahmane Arar, du réseau Nada, a mis en exergue la difficulté de la prise en charge des abusés sexuellement. « La violence sexuelle est la plus difficile aussi bien pour la victime, la société que les accompagnateurs qui doivent réparer, car la victime peut devenir acteur. Des filles abusées ont intégré les réseaux de la prostitution où elles sont exploitées », expliquera-t-il. L'intervenant n'a pas manqué d'évoquer l'illogisme de la procédure judiciaire. « Pas moins de 5 expertises pour déterminer le cas d'un enfant abusé par 3 adultes ont été exigée », a-t-il déploré. Dans ce sens, Nadia Aït Zaï, du CIDDEF, affirme que « le code pénal prévoit des sanctions dans les cas de violence sexuelle ou d'atteinte à l'intégrité physique des enfants à travers son article 269 mais il faut supprimer l'alinéa admettant la violence légère (gifle, fessée). Comme il est nécessaire de préserver les deux ordonnances de 1972 relatives à la protection de l'enfant contre le danger moral et physique ». La représentante du réseau Wassila, Pr Fadila Chitour, avoue que « la violence sexuelle est un évènement bouleversant dans la vie d'un enfant ». « Des effets néfastes sur son développement cognitif, parcours scolaire, développement psychologique et son insertion sociale sont relevés », ajoutera-t-elle. Des représentants des SMA, du ministère de l'Education nationale et de la Fédération des personnes handicapés ont également participé aux débats qui seront sanctionnés par des recommandations.