Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a renoué, hier, avec la protestation, en organisant une journée de grève et des rassemblements dans les CHU et les DSP marqués par une large mobilisation. Le mouvement sera reconduit la semaine prochaine, avec deux jours de grève et un rassemblement devant le ministère de tutelle. "Tous ensemble, protégeons les PSP et la santé publique" ; "Praticiens en grève" ; "Quelle honte, ministère sans décision" ; tels sont, entre autres, les slogans scandés par les cadres du SNPSP, lors d'un rassemblement tenu au CHU Mustapha-Pacha. Tous vêtus de blouse blanche, les représentants des praticiens de santé publique (PSP) ont répondu présent à l'appel du syndicat et se sont regroupés devant le piquet de grève du CHU. Les grévistes n'ont pas caché leur courroux face au mutisme de la tutelle. Munis de pancartes, ils criaient à tue-tête leur désarroi. Pour ce premier jour de grève, le SNPSP a enregistré un taux de participation national de 75%. La wilaya qui a enregistré le taux le plus élevé est Tizi Ouzou avec 90% de suivi. Alger, quant à elle, a enregistré un taux de suivi de 83,22%, les hôpitaux de l'est du pays ont été paralysés à hauteur de 79,78%, l'Ouest 60,88% et le Sud 78,33%. "Notre mouvement a atteint ses objectifs, malgré les intimidations des directeurs d'établissement et les menaces de nous poursuivre en justice", s'est félicité M. Chibane, porte-parole du syndicat. Notre interlocuteur a fait savoir que le ministère de la Santé "ne s'est toujours pas manifesté". "Malgré la grève qui a atteint les 100% dans certains CHU, nous avons assuré le service minimum tous seuls", a tenu à préciser le syndicaliste. Il ajoute qu'en cas de grève, c'est au ministère d'assurer le service minimum. De son côté, le chargé de communication du ministère de la Santé, M. Belkassam, joint par téléphone, a souligné que "cette grève n'a pas lieu d'être, du moment que toutes les revendications du syndicat qui devaient être prises en charge ont été réglées". Le représentant du ministère a rappelé que l'une des principales revendications du syndicat est l'organisation du concours d'accès aux grades. "Pour l'organisation du concours, nous avons demandé une dérogation exceptionnelle au Premier ministre. Dans un concours normal, le nombre de places disponibles est déterminé à l'avance. Cette année, nous allons ouvrir les postes selon le nombre d'admis", a expliqué M. Belkassam. Selon le responsable de communication du ministère, cette décision est motivée par le retard enregistré dans l'organisation dudit concours et par l'importance de résoudre la question de l'ancienneté. Le responsable a conclu en affirmant que la tutelle a organisé le concours en collaboration avec tous les syndicats, même le SNPSP. D.S.