L'ancien chef de gouvernement dira encore que le système en Algérie est bâti sur la négation de la citoyenneté et une confiscation de la volonté populaire. C'est dans un hôtel de la périphérie d'Oran que se sont déroulés, hier, les travaux du congrès préparatoire régional ouest du parti Talaiou El-Houriyet en présence de celui qui en sera sans conteste le président, à savoir Ali Benflis. Ce dernier, qui refusera, une fois de plus, de faire toute déclaration politique à partir d'Oran, malgré les sollicitations de la presse, s'en tiendra à son discours inaugural à l'attention des militants et congressistes venus d'Oran, de Sidi Bel-Abbès, de Relizane, de Mostaganem, de Tlemcen, d'Aïn Témouchent, de Saïda, de Mascara, de Tiaret et de Tissemsilt. Dans la salle, une présence, certes discrète, mais qui sera néanmoins remarquée celle de Hadj Smaïn, invité, nous dit-on, de la wilaya de Relizane. Ali Benflis, s'adressant aux congressistes, soulignera que "la pratique politique et le militantisme sont une tâche particulièrement rude dans notre pays", avant de se livrer à une attaque en règle contre le pouvoir, le système qui n'accorde aucune place aux militants animés par des convictions sans faille et d'affirmer que "ce système politique les considère (hommes et femmes militants politiques, ndlr) comme une menace à sa survie et à sa pérennité, les exclut lorsqu'il ne les combat pas". Poursuivant sa diatribe contre le Président et son clan, l'ancien chef de gouvernement dira encore que le système en Algérie est bâti sur la négation de la citoyenneté et une confiscation de la volonté populaire. Puis, poursuivant sur la personnalisation du pouvoir, la soumission des institutions et l'utilisation de la Constitution au service "d'un seul homme et du pouvoir qu'il incarne et non au service du peuple souverain. Un pouvoir qui ne se conçoit pas autrement que comme un pouvoir à vie". Pour Ali Benflis, les conséquences d'une telle situation sont graves y voyant en l'état "une République dévoyée dans ses fondements" et de lancer aux congressistes que "l'Etat de droit auquel nous aspirons n'est encore qu'un Etat de non-droit". Evoquant son parti Talaiou El-Houriyet, l'intervenant dira qu'il va voir le jour dans un contexte difficile où "l'Etat-nation est affaibli, une nation menacée par la discorde et la division et une société dévitalisée". Ce constat d'échec est également fait sur le plan socio-économique, d'ailleurs Ali Benflis considère que cela est tout simplement amplifié par "une vacance du pouvoir, l'illégitimité des institutions" qui conduisent l'Algérie "à la plus grave crise politique de son histoire moderne et où la nation est en danger" car, dira-t-il encore, "ce danger peut aussi provenir de puissances étrangères qui, profitant de l'affaiblissement de notre pays, pensent pouvoir imposer leurs intérêts", et de rejeter cette tentative du pouvoir de faire porter à l'opposition "ses échecs et faillites". D. L.