Cela faisait bien longtemps qu'une vente-dédicace n'avait pas attiré autant de monde et suscité autant de sympathie et d'admiration. À 91 ans bien portés, Mohand-Saïd Mazouzi, que l'assistance appelait "Dda Mohand-Saïd", venu dédicacer son livre à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, aura eu droit à un accueil triomphal au cœur de sa Kabylie natale. "Tizi Ouzou, c'est ma ville, c'est ma vie, c'est mon enfance", nous dira-t-il. En dépit d'une programmation visiblement mal coordonnée, ils étaient nombreux les vieux "pépés" de Tizi qui ont tenu à revoir Dda Mohand. Accompagné de nombreux membres de sa famille, venus d'Alger, de Tizi Ouzou ou de Makouda, mais aussi de proches compagnons, tels que le diplomate Lahcene Moussaoui qui a rédigé ces "mémoires" d'une grande valeur pour l'écriture de l'histoire de la Révolution algérienne, de deux de ses anciens proches collaborateurs au ministre du Travail, Amar Chaou, digne fils de Tizi Ouzou, et Amar Azzouz, qui a pris le relais de son aîné "Dda Mohand" à la tête du ministère du Travail. Mohand-Saïd Mazouzi a été accueilli par de nombreux moudjahidine de la Wilaya III historique, tels que Mohand Ouramdane Haïchour, Ouali Aït Ahmed ou encore Smaïl Idir Ouguemoune, qui n'ont pas tari d'éloges sur le parcours révolutionnaire de leur aîné, Mohand-Saïd Mazouzi. Au cours d'une conférence-débat, Mazouzi a retracé brièvement les péripéties de sa vie et de son combat, les pages glorieuses de la Révolution algérienne et des premières heures de la résistance en Kabylie, les affres et les tortures dans les prisons françaises, mais aussi le souvenir de ses anciens amis que furent les regrettés Ali Zamoum, Kateb Yacine et Mhamed Issiakhem, qu'il qualifiera d'"hommes intègres" et de "véritables génies", tout cela avant de faire face à la ruée de ceux qui, nombreux, sont venus se procurer son livre intitulé J'ai vécu le pire et le meilleur, édité par Casbah Editions, et dont la promotion a été admirablement assurée par les établissements Multi-Livres-Cheikh Omar de Tizi Ouzou.