Le Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA) a inauguré hier un nouvel atelier de production sur son site de fabrication à Boudouaou. La nouvelle unité, entrée en production depuis hier, est appelée à élaborer 10 millions d'unités vente par an, soit 5 fois la consommation nationale. Le Pr. Mourad Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, s'est montré optimiste quant au réel démarrage de l'industrie pharmaceutique algérienne. Lors de la visite des différentes unités de production du groupe privé LPA, le ministre a rappelé les efforts consentis par les pouvoirs publics pour aider cette industrie qui, même si elle n'est qu'à ses balbutiements, a réussi pourtant à réaliser une avancée spectaculaire. Le Salbutamol est un produit destiné à une frange de la société souffrant d'une maladie chronique : l'asthme. Ces malades pourront ainsi trouver facilement leurs traitements et oublier les ruptures de stocks synonymes de complications multiples. “En fabricant des produits destinés aux malades chroniques, non seulement nous assurons une disponibilité permanente, mais encore, nous réalisons une plus-value et nous pouvons ainsi parvenir à maîtriser cette industrie pointue”, affirme le ministre de la Santé. Il espère par ailleurs la multiplication de ce genre d'initiative pour maîtriser les coûts de prise en charge des pathologies lourdes ou chroniques. Pour rappel, le Salbutamol est un générique qui entre dans la politique nationale de santé. Pour sa part, M. Mustapha Aït Adjedjou, président général du groupe LPA, promet d'autres réalisations d'autant que le secteur est en pleine expansion. Il souhaite aussi pouvoir trouver des débouchés à l'exportation, car seules l'Algérie et l'Afrique du Sud produisent du Salbutamol. “En entamant la fabrication d'aérosols, nous entrons de plain-pied dans la cour des grands. Nous focaliserons tous nos moyens pour réaliser dans un proche avenir des spécialités de santé publique”, déclare-t-il. Il regrette que le pont jeté entre l'Algérie et la France ait occulté le volet de l'industrie pharmaceutique. La directrice du site de fabrication, Kahina Aït Adjedjou annonce le démarrage d'autres ateliers durant le premier semestre 2005. Pour concrétiser ces projets, LPA travaille en partenariat avec des laboratoires de renommée mondiale. Créé en 1991, LPA est un leader dans son secteur. Il fabrique déjà des produits de large consommation très demandés. C'est le premier laboratoire à oser fabriquer des antibiotiques oraux. Doté d'un capital de 1,1 milliard de dinars, le groupe a investi aussi le créneau de la distribution. Il détient 20% de parts du marché algérien, ce qui le place comme privé du secteur. Ses ateliers de fabrication répondent aux normes universelles ce qui lui permet d'envisager l'exportation. S. I.