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"Le mal est connu, il faudra le traiter à la racine"
Mokrane Nouad, consultant et expert en développement des filières à "Liberté"
Publié dans Liberté le 17 - 06 - 2015

Liberté : Mettre en place des chapiteaux, à la place du 1er-Mai ( au siège de l'UGTA) et à la Safex, pour vendre des produits de large consommation, pendant le mois sacré, est-ce une formule réfléchie, efficace pour juguler la spirale des prix ?
Mokrane Nouad : Pour baisser les prix, il faudra peser sur le marché. Ces deux marchés de proximité ne représentent en termes de satisfaction pour Alger, qui est le gouffre de consommation à l'échelle nationale, qu'un taux infime ou comme aiment le dire les biologistes quelques traces. C'est une formule réfléchie, si elle est durable et élargie à travers les communes. Les solutions conjoncturelles et de surcroît pilotées par l'administration n'ont pas eu d'effet. Par contre, celles qui sont économiques et pilotées par des opérateurs accompagnés par des institutions publiques sont durables et peuvent réduire la contrainte posée par le mois de Ramadhan au niveau des approvisionnements. En l'absence de mécanismes de régulation et de contrôle, les prix des produits de large consommation connaissent, comme de coutume, notamment à la veille de chaque mois de Ramadhan, des flambées et qui se renouvellent chaque année. Le mal est connu, il faudra le traiter à la racine. Il ne faudra pas chercher à baisser les prix mais plutôt à les contenir durant toute l'année en développant différents types de mécanismes, en commençant par le développement des grandes surfaces qui sont le maillon faible dans la régulation des marchés. L'Etat a mis le paquet en réservant un budget colossal au profit des entreprises publiques pour assurer la fonction de régulation.
À cet effet, pour encadrer le Syrpalac, des entrepôts frigorifiques ont été réalisés ou réhabilités et devront servir de pilier pour la régulation des marchés. Le résultat est sur le terrain... Pour le volet des protéines animales, ressources très prisées durant le mois de Ramadhan, le secteur avicole Centre compte mettre à la disposition du marché de la région Centre pour ce mois-ci un tonnage de 600 tonnes de viandes blanches sachant que la région Centre représente plus des deux tiers de la consommation nationale.
Ce tonnage représente 20 tonnes/jour pouvant satisfaire 10 000 ménages. Pour les viandes rouges, le produit tant recherché durant cette période, les pouvoirs publics ont mis le paquet en finançant trois complexes de viandes pouvant, si leur utilisation est optimale, régler le problème des approvisionnements des viandes rouges en pesant sur le marché national à raison de plus de 6 000 têtes ovines et 300 bovins par jour équivalent à 7 500 tonnes le mois. L'atteinte de cet objectif risque d'être remis en cause en raison du choix stratégique de l'implantation de ces complexes dans des zones dites de transit au lieu des zones de production ou de consommation.
Ce choix risque de coûter cher et cela doublement : leur implantation étant dans une zone naisseuse, le cheptel disponible à l'abattage c'est des femelles représentant le capital reproductif du pays et d'autre part, l'utilisation des capacités va être faible et le retour de l'investissement sera compromis.
Quel est, selon vous, le chaînon manquant, dans les circuits du commerce intérieur, qui fait que les prix, notamment des produits agricoles frais, flambent, a fortiori durant le mois de Ramadan ?
Le chaînon manquant est la chaîne de distribution en liaison avec la logistique. Au niveau amont, certes, le volet de la production demeure toujours préoccupant, notamment au niveau organisationnel, compte tenu de la dispersion et la taille réduite en superficie des producteurs ne permettent pas le développement du marché d'où l'anarchie observée. Par contre, le regroupement sous forme de coopératives donnera une taille critique pour ces producteurs pour s'imposer sur le marché et d'éviter ainsi les circuits longs où pullulent les intermédiaires dont la majorité est non professionnelle.
Au niveau aval, le problème crucial est l'approvisionnement durable des populations qui est lié à la régulation. Aujourd'hui, on parle beaucoup des marchés de proximité et l'Etat en a programmé 1500 dans son programme quinquennal, mais là où le bât blesse c'est qu'on n'a aujourd'hui que cinq hypermarchés pour 40 millions d'habitants. L'approvisionnement et la régulation des marchés est du ressort des grandes surfaces, ce qui est reconnu mondialement. Voilà le chaînon manquant où on a intérêt à mettre le paquet pour les réaliser avec une rigueur tenant compte de l'emplacement avec des logistiques appropriées.
Les prix des produits de large consommation, ou pas, s'envolent, alors que l'inflation est contenue dans une fourchette relativement acceptable. Est-ce normal ? Les chiffres fournis, à ce sujet par l'ONS, sont-ils corrects ?
La spirale des hausses des prix des produits alimentaires n'est pas près de s'arrêter compte tenu des derniers chiffres relevés sur nos marchés ces derniers jours précédant le mois sacré où les pics sont observés. Quel que soit le taux avancé, la résultante est toujours le marché et il est le seul juge. Faites un tour d'horizon sur certains produits de large consommation et vous allez voir qu'ils doublent ou parfois triplent durant certaines périodes de l'année.
N'y a-t-il pas une inflation importée ?
Certes, il y a une inflation importée comme la dévaluation du dinar d'où la flambée des prix mais dont le poids est largement inférieur à celle créée à l'interne. La spéculation est le facteur déterminant dans l'inflation. C'est ainsi comme chaque année, à l'approche du mois de Ramadhan, les produits alimentaires et les fruits et légumes connaissent une flambée des prix pouvant impacter largement et négativement le taux d'inflation.
Entretien réalisé par : Y. S.


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