Les habitants du village d'Aït-Ali-Ouali, relevant de la commune et de la daïra de Beni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, dénoncent, à travers une lettre adressée au ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, la réalisation d'une seconde mosquée au sein de leur village, au lieudit Tighilt, alors qu'ils disposent déjà d'une mosquée spacieuse pour accueillir tous les fidèles du village. Les rédacteurs du courrier accusent même les initiateurs du projet d'avoir "falsifié" des documents pour pouvoir bénéficier des autorisations nécessaires à la construction de cette mosquée prévue sur ce terrain de 210 m2 et située à 50 m seulement de l'ancienne mosquée. Dans leur requête, les villageois expliquent que "le terrain où devrait être érigé ce projet appartient à sept familles du village Aït-Ali-Ouali, qui ont décidé de l'octroyer au profit du village dans l'espoir de réaliser des projets de développement local, notamment la construction d'un centre de soins ou d'un foyer de jeunes du village qui compte 1 500 habitants et qui disposent déjà, rappellent-ils, d'un lieu de culte spacieux pour accueillir tous les fidèles d'Aït-Ali-Ouali". Les villageois demandent, à travers leur déclaration, l'intervention du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs de mettre fin à ce bras de fer qui oppose les habitants du village aux initiateurs du projet, tout cela pour éviter tout dérapage qui pourrait découler d'un tel litige engendré depuis quelque temps par "ce projet de la discorde". Il est expliqué, dans le même document remis au ministre, que "les initiateurs du projet n'ont pas demandé l'avis des villageois et l'autorisation des propriétaires terriens, avant d'entamer les démarches nécessaires concernant la réalisation de cette mosquée". Pour rappel, ce n'est pas la première fois que des habitants s'opposent à la réalisation d'une deuxième mosquée dans des villages en Kabylie, la plupart de ces derniers disposant déjà d'un lieu de culte. En mai dernier, c'étaient les habitants de Fréha, dans la même wilaya, qui ont dit "non" à la réalisation d'une autre mosquée financée par la Direction des affaires religieuses au chef-lieu de commune. À la place de ce projet, les contestataires ont demandé la réalisation d'autres projets de développement, tel qu'un hôpital ou une unité de la Protection civile... "Nous disposons déjà d'une mosquée. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un hôpital, d'un détachement de la Protection civile et d'autres projets de développement. Les pompiers mettent une heure de temps pour arriver à Fréha en cas de sinistre, pourquoi donc ne pas inscrire un projet de construction d'une unité de la Protection civile. Il y a des projets prioritaires. Nous avons déjà une mosquée suffisamment spacieuse pour accueillir tous les fidèles de la localité", avait souligné un habitant de Fréha qui avait pris part au mouvement de protestation organisé après l'annonce de ce projet. K. T