‘Non le tourisme ne mourra pas, venez nombreux par amour et non par charité !' ‘Lorsque le peuple un jour veut la vie Force est au destin de répondre .' Abou AlKasem Al Chebbi
La Tunisie vit des moment difficiles qu'elle n'a point choisi, c'est un destin auquel elle ne peut éfchapper mais quand la liberté est en jeu, on se rebelle. Deux attentats terroristes en quatre mois d'intervalle, ce n'est point chose aisée mais ce n'est pas la fin, c'est le début.. Le début d'une lutte, d'un combat acharné que nous devons mener tête haute, torse relevé et le cœur plein d'espoir. Je m'adresse à ceux qui nous sortent les discours fatalistes et défaitistes qui n'ont aucun intérêt si ce n'est que de nous enliser dans la catastrophe, ici le fantôme de la mort ne vivra point, telle est mon intime conviction. « Moi je suis optimiste, quand on parle de la Tunisie d'après Bourguiba, moi je dis: je crois que j'ai fait quelque chose de solide, qui tiendra après moi. » Le leader Habib Bourguiba J'ai côtoyé ce peuple depuis ma tendre enfance et j'ai cohabité avec lui, j'ai couru dans ses rues, j'ai appris dans ses bancs de fac et j'ai donné le meilleur de moi-même dans ses offices et dans ses salles de conférences. Aujourd'hui, je lui rends très peu de ce qu'il m'a donné, d'ailleurs ils nous a tous donné de la joie durant nos moments de détente, des rêves dans nos instants de bonheur, des souvenirs dans nos cœurs marqués par la fatigue et le dégoût et de belles photos pour nos albums. Les Tunisiens, payent le prix d'avoir choisi la liberté, d'avoir opté pour la démocratie et non, ce n'est pas injuste, c'est l'ironie du sort que tout tunisien libre se doit de refuser et de rejeter. Assassinats politiques, manigances et attentats sont intrus dans cette terre de paix et d'amour, des lâches, ignorants et haineux ont décidé de faire du mal à ce pays qui ne leur a fait que du bien, même quand il agonisait. Ce pays de 3000 ans d'histoire qui n'a jamais cessé d'impressionner le monde, ne mourra pas ! Ce que nous vivons aujourd'hui, certains l'ont prévu, d'autres l'ont craint et d'autres ne l'ont jamais pensé mais le fait est là et si on veut sortir de la crise, il faut d'abord prendre conscience du problème.. Il n'est de terrorisme que de corruption, éradiquons cette gangrène qui d'ailleurs paralyse tous les pays arabes, demandons des comptes à nos responsables, c'est le principe de la démocratie gagnante, exigeons une bonne gouvernance et continuons à rêver. Rêver parce que chaque projet commence par un rêve, rêver parce que c'est de là qu'émane la force humaine, n'attendons pas les politiques pour agir, prenons l'initiative de chasser ces âmes obscures de chez nous, le terrorisme n'a pas sa place ici.. Ceci n'est pas la fin de quelque chose mais le début Aux décideurs que nous avons élu et à qui nous avons accordé notre confiance, je leur demande la transparence et la bonne volonté et leur rappelle qu'ils sont payés pour travailler 24H/24, pour prendre les mesures qu'il faut au moment qu'il faut et surtout pour les appliquer et s'assurer qu'elles soient bien respectées. Ce n'est pas pour le tourisme que je me fais un sang d'encre mais pour l'avenir de cette jeunesse, pour le devenir de ce pays. Le tourisme est une autre paire de manche, j'ai foi en les acteurs du secteur, je sais qu'ils parviendront à établir une réelle stratégie de développement ; de renforcer les systèmes de sécurité et de mettre en place, une stratégie nationale de communication efficace. La gestion de crise doit commencer par la communication. Ces actes terroristes auront l'effet d'un filtre sur les managers et acteurs clés du secteur : qui saura maîtriser la communication de crise ? Qui est capable de rassurer ? Qui sera assez intelligent pour ne pas refaire les mêmes erreurs ? Qui sont les dirigeants qui placeront la sécurité au top de leur ordre de priorités et de leurs objectifs à court et à moyen terme ? Qu'on se le dise, tout comme l'attentat du musée du Bardo l'attaque de Sousse prouve une fois de plus la défaillance du système sécuritaire alors n'attendons pas le gouvernement laxiste et léthargique pour prendre des mesures qui ne seront peut-être pas appliquées, innovons ! J'appelle tous les jeunes entrepreneurs à créer et innover dans le domaine de la sécurité des entreprises et des établissements sensibles, ne croisons pas les bras, innovons et impressionnons comme nous l'avons toujours fait... Pour cela soyons solidaires, partageons nos idées, que les mentors mettent la main à la pâte. Que les riches aident les pauvres, que les bailleurs de fonds tendent la main aux entrepreneurs. C'est ainsi que nous pourrons développer ce pays et éradiquer jusqu'à l'ombre d'un seul mal obscurantiste sur cette terre magnifique. Cessons le blabla, boycottons les discours politiques stériles et soyons opérationnels après tout, nous devons bien ça à ce petit-grand pays ! Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir... J'étais sur le point d'effacer ces lignes quand j'ai vu la vidéo d'un jeune couple anglais qui sont retournés se marier à la plage de Boujaafar à Sousse deux jours après l'attentat, quand j'ai vu des touristes refuser d'embarquer dans les avions pour rentrer chez eux à l'aéroport d'Ennfidha à Sousse, quatre avions sont repartis vides... J'ai eu les larmes aux yeux, quand j'ai entendu parler d'une fête organisée dans un hôtel à Djerba par 400 touristes qui ‘aiment la vie' et qui à mon humble avis ont choisi le meilleur moyen de lutter contre l'obscurantisme, la vie, le chant, la danse, l'art et l'amour. Je ne vous parle pas des Tunisiens qui eux aussi ‘aiment' la vie et qui se sont rendus à Sousse le lendemain du drame, pour brandir haut et fort des pancartes anti-terrorisme pour s'unir contre ce cancer et chasser ces buveurs de sang humain de leur terre ou encore des familles entières qui ont décidé de rompre leur jeûne sur la plage de Merezga à Nabeul ou Sidi Ali Makki à Bizerte, je me suis dit que malgré eux, nous remontrons la pente et la Tunisie brillera à nouveau.. Je me suis dis que nous seuls sommes capables de vaincre grâce à l'union, à la volonté et à l'amour du pays. Sortons, envahissons nos plages, nos monuments historiques, nos places publiques, nos hôtels et nos cites archéologiques ô combien nombreux ! A vous qui me lisez, venez, inutile de vous demander de ne pas avoir peur, vous n'avez pas eu peur pendant dix ans de malheur et de frustration, alors venez nombreux, bousculez-vous dans les postes de frontières et dans les agences de voyage, ce pays qui vous a donné tant de joie a besoin de vous aujourd'hui... Ne venez pas par charité mais par solidarité et par conviction, que le terrorisme n'a pas de religion, et que nul n'est à l'abri. Nous vous attendons... Tendrement... Une Algérienne à Tunis Mounira El Bouti