Le conflit communautaire à Ghardaïa a des origines lointaines et remonterait à 1975 où a eu lieu le premier affrontement violent, opposant les Mozabites et les Chaâmbis, à Béni Isguen. Le calme est revenu pendant dix ans avant d'être brisé de nouveau une première fois en 1985 et une seconde fois en 1990. Dès lors, les affrontements entre communautés reviennent cycliquement hanter la wilaya de Ghardaïa. En 2008, la violence dans la vallée du M'zab a connu un nouveau pic. Les événements ont commencé à Berriane, à environ 40 kilomètres au nord de Ghardaïa, suite à un incident d'apparence insignifiant qui s'était produit à l'occasion de la fête du Mouloud Ennabaoui. De jeunes adolescents ont, en effet, lancé des pétards atteignant des membres d'une famille chaâmbie. Ces derniers ont réagi violemment en y ouvrant le feu. Cet incident a donné lieu à d'incessants affrontements depuis. En novembre 2013, les violences ont repris de plus belle mais cette fois-ci dans la localité de Guerrara, à 120 km au nord-est du chef-lieu de wilaya. Les affrontements se sont, par la suite, propagés dans toute la vallée du M'zab jusqu'à février 2014, l'année qui a été marquée par une violence inouïe, au point de faire de toute la wilaya un bourbier communautaire insoutenable. Outre la dizaine de morts et les dizaines de blessés, les dégâts matériels occasionnés ont été très importants. Près de 1 000 biens privés entre habitations et commerces ont été saccagés et incendiés. Les violences étaient telles que des familles entières s'étaient vues contraintes à l'exil. En janvier 2015, des affrontements ont également eu lieu entre Chaâmbis et Mozabites durant plusieurs jours et ont fait trois morts asphyxiés par des jets de gaz lacrymogène, suite à l'intervention de la gendarmerie. Depuis, le calme semblait y régner. Un calme précaire, cependant, puisque les affrontements ont repris samedi. Soit au lendemain de la visite du ministre de l'Intérieur. A.B.