L'installation des marchés de proximité a freiné sensiblement la spéculation, engendrant ainsi des tarifs abordables pour tous les consommateurs. Le Ramadhan de l'année 2015 a été exceptionnel à bien des égards. D'aucuns reconnaissent que le mois sacré qui vient de s'achever ne ressemble guère à ceux vécus ces dernières décennies. Le mois du jeûne a été plutôt clément sur plusieurs plans. L'on n'a effectivement pas enregistré une tension palpable sur les marchés, voire au sein même de la société. La première semaine très appréhendée par les responsables concernés a été, au contraire, marquée par une stabilité des prix et une disponibilité riche et variée des tous les produits. Le bilan établi par le ministère du Commerce sur la situation, qui a prévalu sur le marché national durant la première semaine du mois de Ramadhan, a fait ressortir une offre variée et satisfaisante en produits alimentaires et agricoles qui a engendré in fine une stabilité des prix. Depuis une décennie, l'Algérie n'a pas connu une telle donne sur le marché, notamment aux premiers jours du mois sacré. Rares sont les années qui ont connu un début du mois de jeûne plutôt miséricordieux tel que l'exigent, en principe, les préceptes de l'islam. Les pouvoirs publics, faut-il le reconnaitre, ont mis tous les moyens nécessaires pour que les citoyens passent le mois dans la sérénité et le bien-être. L'Etat a pu, en effet, garantir une offre conséquente en produits alimentaires de large consommation et agricoles frais. Cela a coïncidé également au grand bonheur des consommateurs avec la saison des récoltes où tous les légumes et les fruits sont disponibles. L'autre raison de cette stabilité est la parade trouvée par le ministère du Commerce pour combattre la spéculation en installant des marchés de proximité dans plusieurs wilayas. L'idée semble faire ses preuves sur la scène socioéconomique et commerciale du pays. L'offre proposée et les conditions qui y prévalent suscitent une demande importante. Durant tout le mois, ces espaces commerciaux, enjolivés pour la circonstance, ont enregistré une grande affluence. Les ménages ont été indubitablement séduits par le niveau, jugé "accessible", des prix pratiqués. La disponibilité aussi riche que variée de produits alimentaires et agricoles, affichés à des tarifs à la portée de toutes les bourses, a créé une ambiance sereine contrastant avec les périodes de tension et de vaches maigres vécues dans un passé récent. Grâce à ces espaces commerciaux, les intermédiaires qui s'"invitent" à chaque fois dans l'acte de vente entre les producteurs et les acheteurs donnant libre cours à la spéculation ont été évincés. Cette fois-ci, ce sont les fabricants eux-mêmes qui y exposent et commercialisent leurs productions. Les opérateurs économiques qui ont répondu à l'appel étalent ainsi leurs produits à des tarifs presque de... sortie d'usine, au grand bonheur des ménages. De son côté, le consommateur ne s'est pas laissé emporter par la frénésie. Il a été convaincu de la disponibilité en quantités suffisantes des produits et n'a pas jugé utile de constituer des stocks, tel qu'il le faisait auparavant, jusqu'à provoquer une pénurie sur les marchés. Pour le ministre du Commerce, Amara Benyounès, le niveau appréciable des prix pratiqués a obéi à la loi de l'offre et de la demande sur le marché. Outre l'abondance en produits, le ministre a affirmé aussi, lors de l'une de ses visites sur terrain, que les Algériens ont répondu à l'appel du ministère du Commerce à ne pas stocker et à éviter le gaspillage. B. K.