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Libye : le gouvernement parallèle de Tripoli réclame des négociations directes Alors que les combats se poursuivent à Benghazi entre l'armée libyenne et l'état islamique
Deux semaines après la signature par le Parlement de Tobrouk de l'accord de paix onusien de Skhirat, son rival de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, a demandé hier l'ouverture de "négociations directes", alors que la situation sécuritaire se dégrade de plus en plus à travers toute la Libye. Affirmant la nécessité de "donner la priorité à l'intérêt national et l'obtention d'un accord prenant en compte la souveraineté" de la Libye, le gouvernement de Tripoli, mis en place par la coalition de milices islamistes Fajr Libya, a indiqué : "Nous pouvons nous assoir et discuter ici en Libye sans intermédiaire ou ingérence d'un quelconque camp. Nous, le peuple libyen, nous avons la capacité de dépasser tous les points de divergence." Dans son communiqué de quatre pages, le gouvernement parallèle de Tripoli a estimé que "même si notre Exécutif ne fait pas partie du groupe de discussion à Skhirat (Maroc), nous réitérons notre soutien au dialogue pour la réconciliation". Cette sortie du gouvernement parallèle est d'autant intrigante qu'elle intervient au moment même où des sources libyennes affirment qu'une délégation de douze responsables de Fajr Libya a quitté Tripoli pour Ankara, sous la conduite d'Abdelhakim Belhadj, dont les liens avec le régime islamo-conservateur a de quoi susciter beaucoup de suspicions, en Libye et ailleurs. Absent à la troisième phase du dialogue interlibyen d'Alger, Abdelhakim Belhadj cherche à redorer son image auprès des parties impliquées dans la crise libyenne, aussi bien en Libye qu'à l'étranger. Bien que rien n'indique que cet ancien "combattant" islamiste en Irak, au sein d'al-Qaïda, ait davantage d'influence sur les dirigeants de Fajr Libya, il est toutefois certain que ses liens avec le régime islamo-conservateur turc ne sont pas pour faire avancer le dialogue interlibyen. Fajr Libya contrôle aussi bien le Conseil général national (CGN, Parlement) que le gouvernement parallèle de Tripoli. Tout en menant une guerre contre la tentative d'avancée de l'armée loyale au gouvernement de Tobrouk, reconnu sur le plan international, Fajr Libya essaie de peser de tout son poids dans le dialogue interlibyen, parrainé par l'ONU. Mais ses exigences semblent n'avoir aucune chance d'être acceptées par l'émissaire onusien Bernardino Leon. L. M.