D'aucuns n'ignorent que le dialogue interlibyen, engagé en janvier par l'ONU à Genève, ne peut aboutir sans associer les milices. L'Envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, l'a lui-même avoué, à l'issue du deuxième round du dialogue d'Alger et regroupant plus d'une trentaine de partis politiques libyens, toutes sensibilités confondues. Selon les chiffres fournis par plusieurs sources et confirmés par les institutions onusiennes, il existerait plus de 1 600 milices à travers toute la Libye. Fortes de leurs influences, certaines milices pèsent aussi bien militairement que politiquement, comme cela est le cas à Tripoli, où le Congrès général national est sous le contrôle direct de Fajr Libya, une coalition de milices originaire de Misrata. Autrement dit, le gouvernement parallèle du Salut national de Tripoli et le CGN ne sont qu'une façade et font office de figurants politiques pour permettre à Fajr Libya de bénéficier de cette légitimité politique qui lui manque sur le plan international. Car, la communauté internationale ne reconnaît que le Parlement élu de Tobrouk et le gouvernement d'Abdallah al-Theni qui siège lui aussi dans cette même ville de l'est libyen. L. M.