Le Congrès général national (CGN, Parlement de Tripoli) a rejeté la quatrième mouture de la proposition d'accord de l'ONU, appelant à la poursuite du dialogue à Skhirat, au Maroc, lit-on dans un communiqué publié dans la soirée de mardi à mercredi. "Le Conseil général réclame la prise en compte des amendements qu'il a présentés, et dont le seul but est celui d'aboutir à la réussite de l'accord politique et à son acceptation, pour un meilleur équilibre durant cette phase critique de l'histoire de la Libye", lit-on dans le communiqué rendu public sur le site du Parlement de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale. Tout en réaffirmant sa prédisposition à poursuivre le dialogue à Skhirat, le CGN a justifié son rejet du texte présenté par l'Envoyé spécial de l'ONU, Bernardino Leon, par le fait qu'il était contradictoire avec "le principe de respect de la magistrature, sur la base des règles de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême", ajoute le texte en question. "Vu que le document de l'accord n'est pas encore prêt au paraphe, le Congrès général invite la mission des Nations unies à rouvrir le débat sur ce projet de loi", ont conclu les auteurs du communiqué, soulignant que l'équipe de négociateurs du CGN "est prête à se rendre immédiatement (à la table) du dialogue une fois une date décidée afin de discuter des modifications que le CGN souhaite introduire dans le texte". Dimanche, l'Envoyé spécial de l'ONU en Libye avait menacé de recourir aux sanctions si le CGN ne se décidait pas à signer le document d'accord qu'il a pourtant présenté comme un texte valable uniquement pour pouvoir former un gouvernement d'union nationale, dans la perspective de la tenue de nouvelles élections dans ce pays ravagé par la guerre civile. Mais le CGN, qui agit sous le contrôle des membres de la coalition de la milice islamiste Fajr Libya (Aube de la Libye, ndlr), a répondu qu'il ne cèderait pas aux menaces de Bernardino Leon, ni aux pressions de la communauté internationale. Outre les membres du CGN, d'autres parties libyennes, plus particulièrement les forces politiques islamistes, rejettent la proposition d'accord onusienne, estimant qu'elle trahirait les principes de "le sang des martyrs de la Révolution du 17 février" 2011, qui a conduit à la chute de l'ancien régime du défunt guide libyen, Mouammar al-Kadhafi. Demain, Bernardino Leon présentera son rapport sur la situation en Libye devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU qui pourrait être amené à prendre des mesures fermes envers les parties libyennes, directement impliquées dans le dialogue interlibyen et dont certaines sont ouvertement accusées de chercher à saper tous les efforts de paix de la communauté internationale. L.M.