"La seule issue possible en Syrie est la solution politique et ceci à travers l'application de l'accord Genève I à travers l'établissement d'un gouvernement provisoire qui comprendrait toutes les parties syriennes, à l'exception de Bachar al-Assad", a déclaré hier Adel Djobeir, ministre saoudien des Affaires étrangères à la chaîne d'information Sky News Arabia, à trois jours de sa visite à Moscou. Selon lui, "Bachar al-Assad, ayant tué 300 000 syriens et a forcé à l'exil 12 millions de Syriens, a perdu toute légitimité et n'a aucun rôle à jouer dans l'avenir de la Syrie". Cette déclaration intervient alors que le chef de la diplomatie saoudienne est sur le point de rendre visite à son homologue russe, Sergueï Lavrov, le 11 août à Moscou, selon le ministère des Affaires étrangères russe, et au lendemain de la révélation du plan du chef d'Etat russe, Vladimir Poutine, au sujet de la formation d'une nouvelle coalition internationale. La rencontre abordera les voies à emprunter afin de résoudre les crises syrienne et yéménite et d'envisager des mesures afin de lutter contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région du Proche-Orient. La Russie semble vouloir reprendre les rênes de la lutte contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak et propose une nouvelle coalition internationale dont il a été question lors de la réunion réunissant Sergueï Lavrov, John Kerry et leurs homologues du Golfe à Doha. Sergueï Lavrov avait affirmé lors de cette rencontre qu'il faut "former une coalition regroupant ceux qui combattent sur le terrain contre la menace terroriste, c'est-à-dire l'armée syrienne, l'armée irakienne et les Kurdes". Moscou reste donc fidèle à sa politique vis-à-vis du régime de Damas tout en soulignant la nécessité d'intégrer toutes les forces afin de lutter efficacement contre la menace de l'extension de l'Etat islamique et aller vers une "large coopération de tous les pays" comme l'a indiqué Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin dans une déclaration rapportée par Reuters. L'enjeu de la réunion du 11 août est de taille et confrontera la position américaine et de ses alliés des pays du Golfe au soutien de la Russie pour Bachar al-Assad. Il apparaît donc que derrière les motivations apparentes d'une lutte contre l'Etat islamique se cachent les agendas de chaque partie relatifs à l'avenir de la Syrie.