Le général à la retraite, chef d'état-major de l'armée libyenne loyale au gouvernement de Tobrouk (reconnu internationalement), s'est réuni hier à Benghazi avec les chefs de plusieurs tribus de l'est, du centre et du sud libyen, dans l'espoir d'obtenir davantage de soutiens pour son opération al-Karama (la dignité) qu'il a lancée depuis mai 2014. La réunion a eu lieu au siège de son commandement dans la ville d'el-Mardj, à environ 90 kilomètres à l'est de Benghazi, la capitale de l'est libyen, où l'organisation terroriste de l'Etat islamique tente depuis des semaines de s'installer. Outre les chefs de tribus, issus de Benghazi, d'autres représentants des tribus de Redjma, Taoukara, Selouk, Al-Abiar et Benina ont fait le déplacement à el-Mardj pour discuter des moyens de lutte contre l'Etat islamique mais aussi contre Ansar al-Charia et d'autres groupuscules terroristes, ainsi que contre les milices opposées au gouvernement de Tobrouk, a rapporté al-Mohit, un journal libyen en ligne. Contesté par une partie du gouvernement d'Abdellah al-Theni (autorités "légitimes"), Khalifa Haftar est considéré comme l'ennemi numéro un de la paix en Libye par les dirigeants des autorités parallèles de Tripoli, dirigées par Fajr Libya. Cette coalition de milices islamistes contrôle la capitale libyenne depuis fin août 2014, après plusieurs semaines de combats qui l'ont opposée aux milices des tribus Zenten (ouest), majoritairement acquise à Khalifa Haftar. Mais cela n'empêche pas que Haftar éprouve beaucoup de difficultés à reprendre le contrôle de Tripoli et à se maintenir à Benghazi. Par ailleurs, la ville du sud libyen, Sabha, a été vendredi soir le théâtre de nouvelles violences qui ont fait une dizaine de victimes dans les rangs des partisans du défunt guide Mouammar el-Kadhafi, qui sont sortis manifester leur colère contre la situation à laquelle a abouti la révolution du 17 février 2011, a rapporté la presse libyenne, citant des témoins. Ces violences et cette agitation politique du controversé ancien général Khalifa Haftar interviennent à la veille de la reprise demain à Genève des discussions entre l'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, et les représentants du Conseil général national (CGN), le Parlement parallèle de Tripoli, dans le cadre du dialogue de paix interlibyen. L. M.