Si les autorités locales voient dans ce projet une solution et un moyen de prévention contre les accidents de la route ayant connu une ascension vertigineuse, les automobilistes, eux, déplorent l'anarchie qui règne dans l'installation de ces ralentisseurs. La mise en place de ralentisseurs dans les rues et ruelles de Tamanrasset suscite la polémique, d'autant que le réseau routier de la ville est en piteux état. Si les autorités locales voient dans ce projet une solution et un moyen de prévention des accidents de la route ayant connu une ascension vertigineuse, les automobilistes, eux, déplorent l'anarchie qui règne dans l'installation de ces ralentisseurs, lesquels sont à l'origine de la congestion de la circulation et des embouteillages enregistrés notamment aux heures de pointe. "Sur une distance de moins de 600 m, on dénombre, tenez-vous bien, neuf ralentisseurs. Cela n'existe qu'en Algérie", se lamente un automobiliste de la cité Malta. Le pire dans cette situation est que l'opération a été réalisée cahin-caha, compte tenu de la nature des ralentisseurs posés et de l'absence de la signalisation routière, verticale et horizontale, qui devrait se faire conformément au code de la route. Les quelques tronçons réhabilités ou encore ceux épargnés par la dégradation sont truffés de ralentisseurs. Pourtant, les textes de loi réglementant l'implantation des ralentisseurs et les conditions de leur mise en place existent. Leur application sur le terrain reste toutefois soumise au bon vouloir des responsables. Ces derniers ne se soucient, semble-t-il, que de l'exécution de ces projets inscrits sans stratégie aucune, quitte à verser dans l'anarchie. Ce qui en dit long sur la politique dépensière de cette collectivité, qui perd de plus en plus l'attrait et le mode de vie dignes d'une capitale du tourisme saharien. Rappelons qu'une enveloppe de 100 milliards de dinars a été allouée pour la réalisation du projet relatif à la réhabilitation du réseau routier de la ville de Tin Hinan. Les travaux, lancés le 22 octobre 2014 pour un délai contractuel d'exécution de six mois, donne toujours un goût d'inachevé. L'asphalte a été renouvelé sans même penser à la mise en place d'avaloirs, pourtant indispensables dans cette région à fortes précipitations saisonnières. Même constat pour le réseau d'assainissement qui a été rénové, mais qui éclate à chaque fois, causant ainsi désagréments et nuisances aux usagers, notamment à Tahaggart où d'énormes flaques d'eaux usées se sont formées. Outre cela, les automobilistes se plaignent quotidiennement des dégâts causés à leurs véhicules à cause du délabrement avancé des routes non encore réhabilitées et des dos d'âne qui poussent comme des champignons. "C'est trop. On arrive à peine à slalomer entre nids-de-poule, crevasses et dos d'âne qui jonchent la quasi-totalité des routes. Nous nous retrouvons avec des pannes très importantes. Les amortisseurs et la carrosserie en souffrent, nos véhicules ne résistent plus aux secousses causées par les dos d'âne dont la pose s'est faite sans aucun respect des normes prévues dans le schéma d'aménagement, en application de la réglementation", clame un autre automobiliste. Et de poursuivre : "Toujours est-il que ces mesures ne sont pas appliquées, comme chacun peut le constater sur le terrain." Les autorités concernées ont, de leur côté, tenu à expliquer que la pose de dos d'âne intervient dans le cadre de la prévention des drames routiers. L'alibi reste loin de convaincre les automobilistes, qui s'interrogent sur l'utilité d'un tel projet quand les routes sont quasiment défoncées.