Pour un responsable local, il s'agit de "quelques familles qui ont squatté les habitations d'anciens occupants relogés depuis le début de cette année". Le quartier Derb a encore fait parler de lui dans la nuit de mercredi à jeudi suite à l'effondrement partiel d'une vieille bâtisse de deux étages située rue de Wagram. Les deux familles ont eu juste le temps de quitter leurs habitations délabrées pour se retrouver dans la rue. En tout, ce sont 13 personnes qui ont vécu un véritable cauchemar. Elles ont passé la nuit à la belle étoile dans ce quartier tombé en décrépitude. "Nous avons entendu un bruit bizarre avant de nous rendre compte que les murs se fissuraient", selon le témoignage d'un occupant, encore sous le choc. Ses cinq enfants, dont deux en bas âge, son épouse et sa mère ont été recueillis par des voisins jusqu'au petit matin. Jeudi, ils seront rejoints par plusieurs résidents des rues de Ratisbonne, Zurich, Frenda et Daho-Kada. "Cela fait des mois que nous attendons notre relogement dans des habitations décentes", clament des pères de famille au bout du rouleau. Les occupants d'une habitation rue Daho Kada utilisent une échelle pour regagner le semblant de leurs logements qui ne tiennent qu'à un fil. Les escaliers qui se sont effondrés depuis plus d'un mois n'arrangent pas pour ainsi dire les choses de ces familles. Elles vivent constamment la peur au ventre en dépit des pétitions et autres SOS sur leur situation qu'elles jugent "catastrophique". "Nous prenons à témoin la société civile sur l'état de dangerosité des logements menaçant ruine que nous occupons avec nos enfants", lancent-ils en guise d'avertissement. Des dégâts sont régulièrement relevés par les éléments de la Protection civile qui redoutent "la survenue d'un écroulement total des lieux d'habitation", lit-on dans un rapport technique établi par les sapeurs-pompiers. "Les services de la Protection civile ont recommandé de quitter les lieux au plus vite compte tenu du risque encouru", affirme-t-on. Un autre son de cloche émanant d'un responsable local réfute les propos des familles rencontrées sur place. Pour lui, il s'agit de "quelques familles qui ont squatté les habitations d'anciens occupants relogés depuis le début de cette année". "Des cas de sinistrés recensés existent bel et bien, et ils seront relogés dans la perspective du programme mis en place par nos services", estime-t-on de même source. Selon cette dernière, les occupants inscrits en zone rouge ont été transférés vers leurs nouveaux logements. Il importe de souligner que plus de 3000 familles occupent des logements menaçant ruine ayant subi 700 effondrements qui ont fait de nombreuses victimes.