Une nouvelle rencontre des parties libyennes est prévue pour ce vendredi à Skhirat (Maroc), avec l'envoyé spécial de l'ONU, Bernardino Leon, pour tenter de débloquer la situation et former un gouvernement d'union nationale, a rapporté Libyens.net, une agence de presse proche du gouvernement parallèle (non reconnu) de Tripoli. Sur le terrain, la situation ne s'est guère améliorée. À Syrte, où de nombreuses familles sont prises en otage par l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique, depuis presque une semaine, dans un important quartier de la ville (quartier numéro 3), théâtre de violents combats depuis une semaine, ont rapporté les médias libyens. Les mêmes sources affirment que Daech a pris aussi le contrôle de plusieurs bâtiments des intuitions publiques et judiciaires de la ville et transformé certains en tribunaux islamiques. Des snipers ont été positionnés sur les toits de plusieurs maisons, en plus des check-points qui filtrent l'accès aux vastes zones occupées par l'organisation terroriste. Certaines familles ont pu fuir Syrte mais d'autres sont coincées à l'intérieur et utilisées comme bouclier humain contre toute éventuelle offensive des milices proches du gouvernement parallèle de Tripoli, dirigé par Fajr Libya, mais aussi des troupes de l'armée loyale aux autorités reconnues de Tobrouk, lesquelles ont fini par demander l'aide des pays arabes pour débarrasser la Libye de Daech. Mais il faut attendre aujourd'hui pour avoir la réponse de la Ligue arabe qui doit se réunir ce matin au Caire pour décider de la suite à donner à cette demande du gouvernement de Tobrouk. Dirigé par le Premier ministre Abdallah al-Theni, le gouvernement exilé de Tobrouk avait pourtant rejeté tout recours à une intervention étrangère en territoire libyen, d'où qu'elle vienme. Acculé et manquant de moyens humains et matériels, Abdallah al-Theni s'est donc résigné à lancer un appel de détresse aux "pays frères" pour l'aider à se défaire de la menace Daech et poursuivre le processus de dialogue interlibyen parrainé par l'ONU. L'éventualité de frappes arabes ciblées à Syrte n'est pas à écarter, même si cette option risque de coûter la vie aux civils qui sont pris en étau par les terroristes de Daech, alors que les puissances occidentales pressent les parties libyennes à avancer plutôt dans leur dialogue afin de lutter, comme un seul homme, contre cette organisation criminelle. "Nous sommes profondément préoccupés par les informations selon lesquelles ces combattants ont bombardé des zones densément peuplées de la ville et ont commis de façon indiscriminée des actes de violence pour terroriser la population libyenne", a affirmé un communiqué conjointement signé par les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne. Les cinq pays "soulignent la nécessité urgente pour les parties en Libye de parvenir à un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale qui, de concert avec la communauté internationale, peut assurer la sécurité face aux groupes extrémistes violents qui cherchent à déstabiliser le pays", rappelant qu'il "n'y a pas de solution militaire au conflit en Libye". L. M.