Abdallah Djaballah, le secrétaire général du FJD, a visiblement eu la mauvaise idée de tenter de rassembler les islamistes de tous bords. Son entreprise est contestée par ses partisans, membres dirigeants du parti. Un mouvement de redressement dans le Parti pour la justice et le développement (FJD), dirigé par Abdallah Djaballah, n'est pas à écarter. Il risque de prendre forme dans les prochains jours. Samedi dernier, une vingtaine d'opposants à Abdallah Djaballah, entre membres de majlis echoura (bureau consultatif) et membres fondateurs du parti, ainsi que des secrétaires de 17 wilayas du pays, se sont réunis à Constantine et ont décidé, après plusieurs heures de débats, d'interpeller, avant toute action irréversible, le secrétaire général du parti, afin de revenir aux principes fondamentaux sur lesquels celui-ci a été créé, lit-on dans une lettre adressée à Abdallah Djaballah et signée par plusieurs membres du bureau national, dont Cherif Omr, Fetah Omar et Ahmed Ferhat. Ces derniers réclament, en effet, la tenue d'un congrès extraordinaire, afin de discuter de la situation qui prévaut au sein de la formation qualifiée par les signataires de "déliquescente". La goutte qui a fait déborder le vase, selon les contestataires, "est le fait qu'Abdallah Djaballah n'ait pas tenu parole en ignorant et en délaissant les instances du parti pour courir derrière ce rassemblement des islamistes de tous bords", expliquent-ils en se référant à l'université d'été du parti qui se tiendra aujourd'hui, dans la wilaya d'El-Tarf. "Comment peut-il créer des instances parallèles au parti au lieu de renforcer les rangs de celles qui existent déjà ?", ajoutent-ils encore. "Sous le couvert du parti et en utilisant ses moyens, Abdallah Djaballah a décidé d'organiser l'université d'été les 19, 20 et 21 à Echatt dans la wilaya d'El-Tarf, pour réunir les islamistes au lieu d'organiser cette université d'été pour les partisans et sympathisants du parti FJD", dénoncent-ils à la fin de leur correspondance. Contacté pour avoir son avis sur cette dissidence qui se structure depuis l'est du pays, Abdallah Djaballah, assurément préoccupé par sa nouvelle infortune politique, a préféré botter en touche. "Ce que vous dites est totalement infondé", s'est-il résumé à clamer, par deux fois, avant de raccrocher. Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'Abdallah Djaballah est évincé d'un parti qu'il a, lui-même, créé. Sa gestion des partis par lesquels il est passé a souvent été dénoncée et les conflits ont même été portés devant la justice. Chabane B.