Située à 100 km au nord de la wilaya de Sétif, la commune de Béni Mouhli enregistre un grand déficit en matière d'infrastructures de santé. En effet, la population de cette localité enclavée et déshéritée dénonce le retard accusé dans la mise en service de la nouvelle polyclinique dont a bénéficié leur localité depuis plusieurs années. Ladite structure est censée répondre aux besoins de plus de 10 000 habitants du chef-lieu et des villages éloignés. Au grand dam des habitants, cette structure sanitaire, dont les travaux de réalisation ont été lancés en 2007, n'est toujours pas opérationnelle. "Les responsables de la DSP (direction de la santé et de la population de Sétif) n'excellent que dans les promesses", nous a déclaré un citoyen. De son côté, le premier responsable de la commune a indiqué à Liberté que les responsables de la direction de la santé avaient promis que cet établissement allait être opérationnel à partir du mois de mars dernier. "Les délais fixés sont passés, et la structure n'est même pas équipée. Nous ignorons les raisons de ce retard", nous dira le P/APC. Il est à rappeler que la couverture sanitaire de cette localité ne dispose que d'une seule salle de soins pour 10 000 habitants. Cette dernière est dans un état lamentable. Elle ne peut assurer une prise en charge réelle des patients de la région. Outre le manque de personnel médical et paramédical, cette structure manque d'équipements pour la prise en charge des patients. "La salle compte un seul médecin généraliste et deux infirmiers qui ne peuvent assurer que de petits soins comme le changement des pansements ou une injection", nous dit-on. Ce déficit en médecins spécialistes, notamment les gynécologues, pénalise énormément les parturientes de cette région. "Pour le suivi de leur grossesse ou les accouchements, les femmes sont souvent contraintes de se rendre aux hôpitaux de Béni Ourtilène ou d'Amizour dans la wilaya de Béjaïa, distants de plus de 30 km. En hiver, beaucoup de femmes accouchent chez elles", nous dira un habitant. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le manque de transport, notamment la nuit, s'ajoute au lot des carences. "Pour les cas qui nécessitent une prise en charge en urgence, il est souvent impossible de trouver un moyen de transport pour évacuer les malades. Les clandestins sont la seule solution mais à quel prix !", conclut un autre. A. LOUCIF