Le chef de l'OLP, Mahmoud Abbas, favori dans la course à la présidentielle palestinienne, a minimisé ses propos sur “l'ennemi sioniste” qu'il a mis sur le compte de l'émotion, dans un entretien publié hier par le quotidien israélien Yediot Aharonot. M. Abbas avait qualifié, mardi dernier, Israël d'“ennemi sioniste” après la mort de sept jeunes Palestiniens tués par un tir de char israélien dans la bande de Gaza. “Face à un tel drame, on ne contrôle pas toujours ses paroles”, a déclaré M. Abbas au journal. Considéré comme un modéré, M. Abbas avait néanmoins laissé éclater sa colère lors d'un meeting électoral à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, à l'annonce de ces morts apparemment victimes d'une bavure de l'armée qui suivait des activistes armés. Par ailleurs, M. Abbas a annoncé dans l'interview que s'il était élu, il “engagerait au plus vite des négociations avec Israël” gelées depuis quatre ans, en vue d'un règlement de paix. Il a réclamé des gestes immédiats de la part d'Israël. “libération des prisonniers palestiniens, levée des barrages militaires (dans la Cisjordanie et la bande de Gaza), arrêt de la construction dans les colonies israéliennes de peuplement. Vous n'imaginez pas l'impact positif sur la population qu'aurait une libération des prisonniers”, a-t-il souligné. M. Abbas a réaffirmé, par ailleurs, qu'il était déterminé à appliquer à la lettre la “feuille de route”, le dernier plan international de règlement du conflit entre Israël et les Palestiniens qui prévoit la création d'un Etat palestinien en 2005. Il a en outre réitéré son opposition aux tirs des roquettes à partir de la bande de Gaza contre le territoire israélien.