L'ambassadeur d'Algérie à Berlin s'est réuni, hier, avec le ministre allemand des Affaires étrangères pour la seconde fois en l'intervalle de deux mois. Au menu de la réunion était inscrit le problème du blocage des marques automobiles allemandes. Le blocage risque de s'inscrire dans la durée si les deux parties ne trouvent pas un accord qui permettrait de débloquer la situation. "Il n'y a aucun développement de la situation. On attend les résultats des entretiens entre l'ambassadeur d'Algérie en Allemagne et le ministre allemand des Affaires étrangères pour connaître la suite à donner à ce sujet", a confié, hier, l'attaché de presse de l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, contacté par nos soins. La réunion intervient après celle survenue en juillet dernier pour débloquer une situation que connaissent les marques automobiles allemandes en Algérie depuis plus de trois mois. L'on citera les marques du groupe Volkswagen (Volkswagen, Volkswagen Utilitaire et Audi) que représente le groupe Sovac et la marque Mercedes que représente GMS Motors. Selon une source proche du groupe Sovac, plusieurs courriers adressés au ministère de l'Industrie et des Mines sont restés sans réponse. Pourtant, explique notre source, les véhicules allemands importés en Algérie répondent aux normes exigées par le cahier des charges qui définit l'agrément pour l'exercice de l'activité de commercialisation des véhicules neufs et l'activité du concessionnaire. Et si l'ambassade parle de 1 800 unités bloquées jusqu'ici, il faut savoir que les concessionnaires algériens ont, entre temps, revu leur portefeuille de commandes à la hausse après que le ministère de l'Industrie et des Mines eut débloqué les importations. Autrement dit, ce sont des milliers de voitures qui sont bloquées dans les ports internationaux et que les concessionnaires ne peuvent pas importer à cause du blocage des lettres de crédit, d'une part, et la saturation des entrepôts où sont également stockées les voitures bloquées, d'autre part. Aucune voix n'est venue jusque-là expliquer les raisons exactes de cet état de fait qui ne touche que les marques germaniques en Algérie. La question est en cours de discussion à Berlin, sachant que le gouvernement algérien s'est engagé en juillet dernier à débloquer les importations des marques allemandes. Du côté allemand, on soupçonne une concurrence déloyale, alors que du côté algérien, on se demande pourquoi les concessionnaires ont saisi officiellement les Allemands pour interpeller la chancellerie algérienne à Berlin. À ce sujet, nos sources estiment que cette situation pourrait gêner les relations commerciales entre les deux pays, d'autant plus que les Allemands soupçonnent carrément "une concurrence déloyale avérée". Face à cette crise qui ne dit pas son nom, les clients continuent d'affluer vers les showrooms pour se faire livrer, alors que d'autres expriment au quotidien leur colère, après avoir payé leurs voitures rubis sur l'ongle. Contactée par nos soins, la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie ne s'est pas exprimée sur le sujet. F.B.