Le système LMD peine à hisser l'université algérienne aux standards internationaux à cause du nombre des étudiants, qui dépasse les capacités d'encadrement des établissements universitaires et bloque la mobilité des étudiants, principe sur lequel se base le système LMD. Q uelque 4 600 nouveaux enseignants universitaires seront recrutés pour renforcer l'encadrement dans les 98 établissements de l'enseignement supérieur appelés à accueillir près d'un million et demi d'étudiants cette année, soit 200 000 étudiants de plus que l'année précédente. Une forte pression sur les établissements que le ministère de tutelle compte gérer également par la prolongation des horaires pédagogiques jusqu'à 18h30, ou plus si besoin. Les 75 000 nouvelles places pédagogiques réceptionnées cette année s'avèrent insuffisantes pour accueillir ce flux sans précédent dans l'histoire du pays. Aussi, le secteur, qui a réceptionné 50 000 nouveaux lits venant élargir les capacités d'hébergement installées, prévoit l'ouverture de pas moins de 17 000 postes budgétaires pour renforcer les personnels administratifs et techniques. En effet, les établissements de l'enseignement supérieur semblent incapables de gérer cette masse estudiantine. Ni sur le plan pédagogique ni sur le plan social. Les capacités d'accueil et d'encadrement ont toujours été au centre des préoccupations des gestionnaires du secteur et des polémiques sur sa réforme justement. Adopté depuis maintenant onze ans, le système LMD peine à hisser l'université algérienne aux standards internationaux à cause du nombre des étudiants qui dépasse de loin les capacités d'encadrement des établissements universitaires, et qui bloque la mobilité des étudiants, principe sur lequel se base le système LMD. Dans ce contexte, il convient de rappeler que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a promis en mai dernier, l'évaluation de ce qui a été fait jusqu'ici en la matière. Une évaluation qui, selon ses déclarations, devrait associer toutes les parties prenantes et corriger les dysfonctionnements ayant truffé son application. "Le système LMD n'est ni bon ni mauvais en soi. C'est la manière de l'appliquer, les moyens déployés et la politique et l'organisation suivies d'enseignement qui en font un bon ou un mauvais système", a-t-il estimé. Quant aux nouveautés annoncées au titre de cette rentrée 2015-2016, elles visent à faciliter l'intégration de l'université dans son environnement socioéconomique. Il s'agit de nouvelles offres de formation, mais surtout la création de "maisons entrepreneuriales" devant accompagner les étudiants désireux de monter des start-up, et ce, à raison d'une maison par université. Il convient, enfin, de noter que le système d'enseignement supérieur en Algérie compte désormais 98 établissements, dont 49 universités, 20 écoles nationales supérieures, 10 centres universitaires et 7 écoles normales supérieures, qui emploient globalement 52 500 enseignants, dont 5 500 professeurs et 11 500 maîtres de conférences, un effectif qui sera renforcé par 4 600 nouveaux enseignants dès cette année. Les œuvres universitaires gèrent 394 résidences cumulant 680 000 lits.