Résumé : Mordjana est de plus en plus inquiète... Samir ne répondait pas à ses coups de fils. Son portable était constamment éteint. Malika la rassure, en lui promettant de passer le voir à la maison. Mimouna, de son côté et malgré son chagrin, tente de trouver une explication rationnelle au silence de son petit gendre. Mimouna lui presse le bras : -Peut-être qu'il est occupé... -Même dans ce cas, il le mettait toujours sur vibreur. Et puis quel que soit son emploi du temps, il trouvait toujours une minute pour m'appeler et prendre des nouvelles de Amir... Mimouna hoche la tête : -N'alourdis pas ton chagrin par des idées qui ne sont pas fondées. Ton mari finira bien par donner signe de vie... As-tu essayé de contacter ta belle-mère ou Malika ? -Malika m'a promis de se rendre à la maison pour informer sa mère et voir si elle peut trouver Samir ou du moins me rassurer sur ce silence de sa part qui n'augure rien de bon. -Ne t'alarme pas Mordjana. Samir a sûrement quelque chose qui le préoccupe... S'il ne t'a pas appelée, c'est que c'est vraiment sérieux...Heu... Je comprends en outre ton inquiétude, mais si quelque chose lui était arrivé, Malika serait déjà informée, et t'en aurait parlé. -Peut-être qu'elle ne voulait pas ajouter un cran à mon chagrin. -Non ma fille... Tu pleures ton grand-père qui était âgé et malade. Mais ton mari passe en priorité. D'ailleurs Hasna n'aurait pas attendu autant de temps pour te contacter et t'accuser de tous les maux. Mordjana baisse les yeux et se laisse tomber sur une chaise. Mimouna lui donne une tape sur l'épaule avant de s'esquiver pour retourner auprès de son défunt mari. Quelques femmes vinrent présenter leurs condoléances à la jeune femme. Maroua, qui n'était pas loin, s'approche d'elle : -Tu devrais te reposer un peu... Toutes ces nuits de veille t'ont épuisée. -Je ne suis pas épuisée... Je suis inquiète... La fatigue des longues veillées n'est rien à côté de l'angoisse qui commence à m'étreindre. Saléha venait d'arriver. Maroua fronce les sourcils : -Que vient-elle faire ici maintenant que son beau-père n'est plus là ? -Elle veut démontrer qu'après Mimouna, c'est elle la plus concernée par ce décès, et que même en l'absence de son mari, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur. -Tu avais pourtant été la retrouver pour lui dire que grand-père n'en avait plus pour longtemps. Mordjana hausse les épaules : -Je n'ai fait que ce qu'il fallait. Notre père a disparu voici des jours... Personne ne sait où il se trouve. Il n'est même pas au courant du décès de son propre père... Nous avons des parents indignes Maroua. Un groupe de voisines entourèrent Saléha qui pleurait et poussait de grands cris. Elle se griffait le visage, se tapait la tête, puis se laisse tomber sur le sol en faisant mine de perdre connaissance. Mimouna accourt : -Qui est en train de faire tout ce tapage ? Je vous ai interdit de pousser des cris ou de faire du cinéma... Laissez Ameur partir en paix. Elle s'approche davantage et remarque que sa belle-fille gisait sur le sol : -Quelle comédie ! Maroua... Viens raccompagner ta mère chez elle... Je ne suis pas d'humeur à supporter ses scènes... Maroua se lève et se penche sur sa mère qu'on tentait de ranimer : -Maman... Maman... Lève-toi donc... Grand-mère ne veut pas de toi chez elle. Saléha ouvrit les yeux et se relève : -Ta grand-mère est une pourriture... Elle veut démontrer devant tout le monde que c'est elle la maîtresse des lieux, et que nous autres, nous sommes des intrus.... Elle se remet sur pied, et prend l'assistance à témoin : -Vous voyez que lorsque je vous disais qu'il n'y avait pas de langue de vipère aussi venimeuse que la sienne, je ne mentais pas... Voyez...Voyez comme elle me renvoie sans état d'âme, alors que mon beau-père n'est pas encore enterré... Maroua prend sa mère par le bras : -Maman s'il te plaît... Ce n'est pas la peine de faire une scène... Tu devrais rentrer... Saléha se dégage : -Laisse-moi tranquille... Je rentrerai chez moi lorsque j'en aurai envie... Ce n'est ni à toi ni à ta grand-mère de me donner des ordres, encore moins à ta vaurienne de sœur qui voulait me donner des leçons de morale. Mordjana lance un regard plein de désapprobation à sa mère... Elle était anxieuse et n'avait nullement envie de répondre à ses provocations. Autour d'elles, une foule de femmes curieuses ne rataient rien de la scène. Elles en feraient sûrement des gorges chaudes durant les prochains jours. Dire que le grand-père jouissait d'un grand respect dans la ville ! Maroua tente de pousser sa mère vers la sortie : -Voyons maman, tu ne contrôles plus tes nerfs... Rentre te reposer à la maison... Nous reparlerons de tout ce que tu voudras lorsque grand-père sera enterré. (À suivre) Y. H.