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155e partie
Mordjana
Publié dans Liberté le 09 - 09 - 2015

Résumé : Alors que les gens ne cessaient d'affluer à la maison de ses grands-parents, Maroua est surprise de voir Saléha parmi l'assistance. Cette dernière venait d'arriver et, sans état d'âme, se griffait le visage et poussait de grands cris. Mimouna la rabroue et lui intime l'ordre de quitter les lieux... La femme est hors d'elle...
Saléha se dégage encore :
-C'est maintenant que je veux parler... Personne ne devrait me dicter ma conduite... Encore moins mes propres filles... Ah ! Mon Dieu... Non seulement j'ai épousé un ivrogne, mais il y a aussi sa mère, cette vieille sorcière qui remonte ma propre progéniture contre moi...
-Assez !
Une voix d'homme venait de retentir. Les regards se tournèrent vers la haute silhouette qui venait d'entrer. Ahmed se tenait sur le seuil de la porte :
-Papa !, crièrent à l'unisson Mordjana et Maroua en se levant pour aller à sa rencontre.
Le silence tomba sur l'assistance. Les yeux exorbités, Saléha regardait son mari qui venait d'arriver et qui vraisemblablement avait toute sa lucidité. Il s'approche d'elle et lui secoue brutalement le bras :
-Tu n'as pas honte !
Saléha met la main devant son visage pour se protéger d'une éventuelle gifle. Ahmed avait le visage rouge, et transpirait abondamment. Il tire sur la ceinture de son pantalon, mais Mordjana arrête son geste :
-Non papa, pas ça !
Ahmed regarde sa fille aînée, puis sa cadette. Des larmes brillaient dans ses yeux :
-Mes enfants ! Mes enfants ! C'est votre indigne mère qui m'a éloigné de vous... Elle m'a rendu la vie infernale... Je n'ai été ni un bon fils ni un bon père...
Il lâche sa femme et se laisse tomber sur les genoux en se prenant la tête entre les mains :
-J'arrive en retard ! Mon père pourra-t-il me pardonner un jour !
-Comment as-tu su pour le décès ?, demande Maroua d'une petite voix.
Il renifle et relève la tête. Quelques cousins et voisins vinrent l'entourer et l'aidèrent à se relever :
-Courage Ahmed... Courage... Ton père souffrait. Dieu l'a délivré... Tu devrais plutôt être heureux pour lui...
-Heureux ? Non... Je ne suis pas heureux... Je ne le serai jamais... Je ne cessais de faire un rêve où je le voyais me tendre les bras et m'exhorter à rentrer... Il me pressait de revenir près de lui... Mais moi, pauvre de moi... Je n'avais rien compris... Je noyais mon chagrin dans la bouteille et le jeu... Ce matin, quelque chose m'a réveillé très tôt... Une voix me demandait de passer à la maison pour un dernier adieu... Voilà comment je suis là...
Il se remet à pleurer à chaudes larmes. Saléha qui avait reculé revient pour demander :
-Et nous ? Tu as pensé à nous ?
Ahmed se relève d'un bond et flanque une bonne gifle à sa femme qui s'affale sur le sol :
-Tu oses encore ouvrir ta sale gueule ? Pour tout le monde, j'étais le plus mauvais... Mais personne n'avait encore compris que c'était ton comportement ingrat et indigne qui m'ont éloigné de la maison, de mes enfants et de mes parents.
Ahmed tendit son index vers sa femme :
-Relève-toi et quitte les lieux immédiatement... Sinon, je ne répondrai plus de mes actes.
Saléha tente de prendre l'assistance à témoin, mais personne ne semblait s'intéresser à son sort. On entourait plutôt Ahmed qu'on n'avait pas revu depuis bien longtemps. Mimouna arrive sur ses faits. Un coup d'œil lui suffit pour interpréter ce qui venait de se passer.
En silence, elle s'approche de son fils, et ce dernier se jette dans ses bras en sanglotant :
-Mère... Mère... Pardonne-moi... Pardonne à ton pauvre fils....
Mimouna le serre contre elle :
-Que Dieu te pardonne Ahmed... Ton père a lutté durant des mois contre la mort dans le seul espoir de te revoir... Tu arrives en retard mon fils...
-Je sais... Je suis un égoïste et un ingrat... Je suis le fils indigne de Hadj Ameur, qui sa vie durant n'avait semé que le bien autour de lui.
Mimouna lui caresse les cheveux :
-Tu es là aujourd'hui... Oublie le passé... Ton père est sûrement fier de toi maintenant que tu arrives à point pour diriger son enterrement...
Ahmed pleure encore un long moment dans les bras de sa mère avant de se rendre au chevet de son défunt père pour donner libre cours à son chagrin. Il se laisse tomber à genoux et se met à sangloter à fendre l'âme. Après un long moment d'émotion, il se laisse entraîner par ses fils et quelques voisins vers l'extérieur de la maison où une veillée funèbre était prévue. Ayant suivi toute la scène sans prononcer un mot, Saléha se relève enfin et quitte les lieux sans demander son reste.
Samir avait raconté ses déboires au chirurgien de la clinique et s'était senti plus ou moins soulagé lorsque ce dernier lui avait conseillé de régulariser sa situation au plus vite avec Ilhem, afin de reconnaître les enfants, et de pouvoir les garder au cas où quelque chose de fâcheux arriverait à cette dernière. Il s'était alors débrouillé pour trouver un imam et le ramener à l'hôpital.
Il fallait aussi dénicher deux témoins. Le chirurgien et une infirmière se proposèrent. Et c'est devant la salle de réanimation, et juste derrière la glace qui les séparait, que Samir et Ilhem furent unis devant Dieu et Ses créatures.
(À suivre)
Y. H.


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