La crise des réfugiés divise plus que jamais les Etats membres de l'Union européenne, comme l'indique cette décision du président du Conseil européen, Donald Tusk, de convoquer les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sur la question, si les Européens ne surmontaient pas leurs divisions, lors d'une réunion extraordinaire prévue ce lundi à Bruxelles. "En l'absence de signe concret de solidarité et d'unité des ministres de l'Intérieur lundi, je convoquerais un Conseil européen extraordinaire en septembre sur la crise des réfugiés", a indiqué Donald Tusk sur Twitter. "Après des contacts avec les Etats membres ces derniers jours, (je suis) plus optimiste" sur la possibilité "d'une solution basée sur le consensus et une vraie solidarité", a-t-il ajouté. Pendant ce temps, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, appuyé par son homologue luxembourgeois dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a rencontré, hier à Prague, les chefs de la diplomatie des pays du groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Hongrie). Rentrés dans l'Union européenne en 2004 avec l'appui marqué de Berlin, ces pays défient aujourd'hui la chancelière Angela Merkel, appuyée désormais par la France, qui veut imposer une politique "contraignante" de quotas de réfugiés répartis dans l'UE pour soulager les pays en première ligne, la Grèce, l'Italie et la Hongrie. En effet, à l'issue de la réunion à Prague, le chef de la diplomatie tchèque, Lubomir Zaoralek, a réitéré l'opposition des pays du groupe de Visegrad à l'application de quotas contraignants. Les pays qui doivent accueillir les réfugiés "doivent avoir le contrôle sur le nombre de réfugiés qu'ils sont prêts à accepter", a-t-il expliqué à la presse. Avant l'éventuelle mise en place d'un mécanisme permanent, la Commission souhaite que les Etats membres se répartissent d'urgence 160 000 réfugiés arrivés dans ces pays. Les Etats membres ont déjà accepté le principe de l'accueil de 40 000 personnes, bien qu'ils ne se soient entendus pour l'instant que sur la répartition chiffrée de quelque 32 000 réfugiés. Ils doivent confirmer cette décision lors d'un conseil, lundi à Bruxelles, de leurs ministres de l'Intérieur, et surtout prendre position sur la répartition de 120 000 réfugiés supplémentaires demandée cette semaine par la Commission. M T./Agences