"Depuis le premier jour de la rentrée scolaire, notre lycée baigne dans un climat d'incertitude et de confusion qui risque de compromettre la scolarité des élèves ! La responsabilité de cette situation de pourrissement incombe à notre tutelle, à savoir la direction de l'Education de la wilaya de Béjaïa qui excelle dans l'art de la fuite en avant et du bricolage", déplore Zahir Benkhellat, enseignant en langue amazighe. Rien ne va plus au lycée 20-Août 1956 de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen. La situation de cet établissement est tellement déplorable que les élèves ont décidé de déclencher un mouvement de grève illimitée depuis le mercredi 16 septembre, afin d'attirer l'attention des autorités concernées sur les différents problèmes auxquels ils font face depuis la rentrée scolaire. En effet, deux semaines après le coup d'envoi officiel de la nouvelle année scolaire, le lycée d'Ouzellaguen souffre toujours d'un déficit flagrant d'encadrement administratif et d'ouvriers professionnels. Ni proviseur, ni surveillant général, ni magasinier, ni cuisiniers... l'établissement est, décidément, livré à lui-même. "Depuis le premier jour de la rentrée scolaire, notre lycée baigne dans un climat d'incertitude et de confusion qui risque de compromettre la scolarité des élèves ! La responsabilité de cette situation de pourrissement incombe à notre tutelle, à savoir la direction de l'Education de la wilaya de Béjaïa qui excelle dans l'art de la fuite en avant et du bricolage", déplore Zahir Benkhellat, enseignant en langue amazighe et membre de la section syndicale Cnapest. Selon notre interlocuteur, le laxisme des responsables du secteur de l'Education à Béjaïa n'a pas manqué d'aggraver la situation. Outre le déficit d'encadrement administratif, plusieurs autres problèmes se sont greffés, tels que le retard dans les inscriptions des élèves, la non-distribution de la prime de 3 000 DA (l'intendante étant en congé de maternité), l'absence de manuels scolaires dans certaines matières et le manque de matériel pédagogique (produits d'expérimentation, ordinateurs, internet, fournitures de bureau). Le véritable problème qui se pose avec acuité dans ce lycée, aux yeux de M. Benkhellat, réside dans les cinq logements d'astreinte qui se trouvent être occupés par d'anciens fonctionnaires de l'Education, voire même par des gens étrangers au secteur. "Le manque de lieu d'hébergement pour l'encadrement du lycée a fait fuir beaucoup de responsables, à l'image de l'ex-surveillant général, M. Abbas en l'occurrence, qui avait d'ailleurs instauré un climat de discipline dans l'établissement. Malheureusement, il a fini par rejoindre le lycée Hafsa d'Akbou, principalement à cause de l'absence de logement de fonction", regrette le syndicaliste qui tient, par ailleurs, à rappeler que "le collectif des enseignants n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme depuis l'année passée, mais en vain ! Toutes nos requêtes sont restées lettre morte". Estimant que les perturbations que vit le lycée sont les conséquences de la politique du deux poids, deux mesures que pratiquent les services de la direction de l'Education de Béjaïa dans sa gestion des établissements scolaires, le membre du Cnapest considère que "cette région martyre, ayant abrité le congrès de la Soummam, et dont le lycée porte le nom de cette date historique, mérite plus de considération. Les pouvoirs publics doivent se pencher sérieusement sur ses problèmes qui risquent de perturber davantage le cursus scolaire, voire compromettre l'avenir des élèves". À noter que nos maintes tentatives d'entrer en contact avec le premier responsable de la direction de l'Education de la wilaya de Béjaïa sont restées vaines.