En hibernation depuis 2005, la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est de nouveau d'actualité à l'initiative de la chancelière allemande, d'où l'opportunité pour l'Afrique de réactiver son projet. Selon Angela Merkel, il est grand temps que le Conseil de sécurité de l'ONU soit réformé de manière à refléter la répartition réelle des puissances dans le monde du XXIe siècle. "Il nous faut une nouvelle méthode pour résoudre les problèmes", estime la cheffe du gouvernement allemand. À partir de ce constat, elle souligne que ce qui fait qu'une réforme du Conseil de sécurité est nécessaire, une réforme qui reflète davantage la réalité du pouvoir dans le monde que la situation en vigueur au Conseil actuellement. L'appel d'Angela Merkel est contenu dans un résumé des propos liminaires d'Angela Merkel lors d'une réunion avec ses homologues du Brésil, d'Inde et du Japon, résumé qui a été communiqué à la presse à New York par la délégation allemande. Dans ce document, la chancelière allemande ajoute : "Nous devons avancer avec beaucoup de sagesse, car nous devons trouver des alliés pour atteindre notre objectif d'une réforme". C'est l'occasion idoine pour le continent africain de remettre sur le tapis ses propositions, qui datent de juillet 2005, et sont en opposition avec celles de l'Allemagne, le Japon, l'Inde et le Brésil, réactivées par Angela Merkel. Il y a lieu de rappeler que le représentant de l'Algérie à l'ONU, Abdallah Baali, qui intervenait au nom de l'Afrique à l'époque, a défendu l'idée d'un élargissement du Conseil de sécurité à 26 membres avec six sièges permanents – deux pour l'Afrique, deux pour l'Asie, un pour l'Amérique latine et les Caraïbes, un pour l'Europe occidentale – et cinq non permanents – un pour l'Afrique, un pour l'Asie, un pour l'Amérique latine et les Caraïbes et un pour l'Europe orientale. Ce projet africain défendait l'idée que les sièges auraient les mêmes prérogatives et privilèges que les membres permanents actuels, y compris le droit de veto. L'Afrique considère que tant que les membres permanents actuels disposeront du droit de veto, il serait injuste, déraisonnable et inacceptable que les nouveaux membres permanents en soient dépourvus. Reste que les pays africains influents étaient partagés sur les noms de leurs représentants. En effet, si l'Afrique du Sud était en pole position pour être un des Etats auxquels reviendraient les deux places au Conseil de sécurité de l'ONU, il était difficile de s'entendre sur le nom du second. Pour rappel, l'Egypte avait manœuvré du temps de Hosni Moubarak avec le concours de la France de Nicolas Sarkozy, pour être ce deuxième pays, alors que le Nigeria et l'Algérie postulaient également à ce siège. Le moment est apparemment arrivé pour relancer le projet et la bataille pour devenir membre du Conseil de sécurité des Nations unies. À ce jour, cet organe exécutif de l'ONU compte 15 membres, dont cinq sont permanents et ont un droit de veto: Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Chine et Russie. Les10 autres membres temporaires sont élus pour deux ans par l'Assemblée générale. Les projets proposent de passer d'un Conseil de 15 à 25 ou 26 membres, mais le désaccord porte sur le statut de membres permanents ou pas. M. T.