Pour sa première sortie publique depuis son éviction du gouvernement, le SG du MPA, Amara Benyounès, a, à l'occasion de l'ouverture de la troisième université d'été de son parti, hier, à Tichy (Béjaïa), réitéré son soutien et celui de sa formation au président de la République. "Nous réitérons notre soutien absolu et inconditionnel au président de la République", a-t-il déclaré d'emblée. Devant les quelque 550 participants issus de 48 wilayas, M. Benyounès, qui était très attendu pour donner de plus amples explications sur les raisons de son départ du gouvernement, dira : "Je considère que j'ai accompli ma mission, mon seul souci était l'intérêt de l'Algérie, mais il y a un problème sur la conception de l'intérêt chez des lobbys et des importateurs." Dressant un bilan de son passage à la tête du ministère du Commerce, le chef du MPA, tout en défendant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, reviendra sur la vive réaction qu'a suscitée, dans les milieux islamistes, son instruction sur la vente d'alcool, en considérant que les soucis de ces derniers n'étaient ni le halal ni le haram, mais l'argent. Chiffres à l'appui, il étayera ses propos : "En Algérie, nous consommons 200 millions de litres d'alcool. Le chiffre d'affaires de la vente d'alcool est de deux milliards de dollars, nous avons 68 usines, 1 674 unités de production", a-t-il affirmé. Selon lui, son instruction visait seulement à organiser le commerce d'alcool dont 70% sont dans le circuit de l'informel, avant de préciser : "Cette décision, je ne l'ai pas prise tout seul." Il rappellera, aussi, s'agissant des licences d'importation, que sa décision avait pour objectif de "protéger l'économie nationale". "Il faut que le commerce extérieur soit monopolisé par les Algériens", a-t-il préconisé, tout en affirmant que cette loi visait également à exclure les étrangers de ces licences. Concernant l'initiative d'Amar Saâdani pour une alliance de la majorité présidentielle, Benyounès s'est dit en total accord sur le fond pour défendre le programme du Président mais, selon lui, "la forme de cette alliance sera débattue prochainement lors d'une rencontre avec les autres chefs de parti concernés". Benyounès n'a pas manqué aussi de réagir aux propos de Madani Mezrag et a estimé que "ces provocations doivent cesser". "Ce n'est pas moi qui t'ai empêché de créer un parti mais c'est le peuple algérien en votant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui l'a fait", a-t-il asséné. Et d'ajouter : "Même si nous tournons la page, nous n'oublierons jamais. Je lui dis qu'il n'aura pas de parti politique." Revenant sur les initiatives politiques des partis de l'opposition, le SG du MPA a estimé que "depuis quatre ans, toutes les tentatives des opposants ont échoué, puisque la seule chose sur laquelle ils se sont entendus, c'est le départ du Président. Nous leur disons que celui qui veut prendre sa place n'a qu'à attendre 2019 et aller vers l'urne". Au sujet de la Constitution, Amara Benyounès a déclaré que "s'il (le Président) décide pour un référendum, nos militants seront au rendez-vous, s'il opte pour le Parlement, nos élus sont là". Avant de conclure, Benyounès, tout en annonçant la tenue d'un congrès du parti au 1er semestre 2016 et l'organisation de plusieurs meetings à partir du mois d'octobre, a répondu aux détracteurs du MPA. "Certains ont estimé que le mouvement allait disparaître après notre départ du gouvernement. La meilleure réponse est votre présence dans cette salle et la présence des 48 wilayas", a-t-il dit. Il faut, enfin, relever qu'il a fait l'impasse sur les deux sujets qui agitent l'actualité nationale, à savoir : la restructuration du DRS et l'affaire Issad Rebrab. H. K.