“La première responsabilité incombe à l'administration de la faculté des sciences politiques et de l'information. Il y a problème d'incompétence. Il y a eu tout au début un désaccord entre des étudiants sportifs et des responsables de la cité universitaire de Ben Aknoun, qui avaient refusé l'accès au resto U, avant les vacances d'hiver. Ces étudiants ont alors demandé le soutien de l'administration pour avoir le droit d'y accéder après leur entraînement. Mais, le blocage de cette situation a créé un conflit et une confrontation avec la direction du resto U : les faits se sont passés donc à l'extérieur de la faculté. Seulement, il y a eu un dépôt de plainte contre l'étudiant Merzouk Hamitouche, qui a été arrêté et emprisonné. Pis, son cas est passé, selon des rumeurs, au pénal. L'arrestation de l'étudiant a transformé un conflit syndical mineur en un conflit de droit, de respect des franchises universitaires et de liberté politique en général. Comment a réagi l'administration ? Elle s'en est lavée les mains. Les délits, s'il y a délits, qui résultent de la contestation syndicale, doivent être réglés par les instruments de l'Université d'Alger et non pas par ceux du droit commun. Par ailleurs, quand il y a conflit, il faut trouver une solution négociée. Ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Mais, il y a des antécédents… Au cours de l'année en cours, des étudiants et des membres de l'administration se sont rendus coupables de faux et usage de faux, de falsification de relevés de notes, de corruption. Ils n'ont pas été inquiétés par la justice. Pour les vacances d'hiver, leur date officielle a toujours été décidée par arrêté ministériel. Or, le recteur a pris la responsabilité de mettre en congé les étudiants de la faculté des sciences politiques et de l'information 48 heures avant la date officielle. C'est un acte illégal à partir du moment où la date changée n'a pas fait l'objet d'un autre arrêté ministériel, ou du moins d'une note de la tutelle. En tout état de cause, la place des étudiants n'est pas en prison. À partir de là, ils ont raison d'exiger la libération de leurs camarades. Je déplore personnellement la non-implication des enseignants aux côtés de leurs étudiants : l'écrasante majorité ne se sent pas concernée par cette affaire. Protéger nos étudiants relève de nos obligations morales d'enseignants. Je pense que la situation est très inquiétante, la tutelle doit intervenir le plus tôt possible pour éviter le dérapage. Ce matin (hier matin, ndlr), un affrontement entre étudiants a déjà failli se produire…” H. A.